Un séjour aux États-Unis a permis à G.C. de rencontrer le
«Conservatism Judaism», mouvance née au XIXe siècle au sein du
Judaïsme avec comme objectif d'«adapter» la foi juive au monde
moderne. Cela a amené G. C. à entreprendre une comparaison avec les
essais d'adaptation menés à l'intérieur du catholicisme depuis la
fin de l'Ancien Régime, que l'on retrouve de manière
particulièrement aigue dans ce qu'on appelle couramment la «crise
moderniste» et dont l'A. a étudié les suites spécialement à travers
les grandes écoles du Saulchoir et de Fourvière, et jusqu'à Vatican
II. L'entreprise était ardue, car, rien que du côté du
catholicisme, on sait combien la question de la modernité est
complexe. On appréciera donc l'effort de synthèse, qui exigeait la
maîtrise d'une matière où rien n'est simple. Cela étant, on peut
tout de même se demander si, du côté catholique, il n'eût pas été
nécessaire d'explorer d'autres univers que le seul monde français:
la crise moderniste n'est pas un phénomène purement hexagonal. Et
au-delà de ceux que l'on pourrait taxer de modernistes dans le sens
d'«hérétiques» tels que définis par Rome dans l'encyclique Pascendi
de 1907, le 19ème siècle a connu de grandes figures qui ont
réfléchi très sérieusement la rencontre catholicisme-modernité: le
nom de Newman suffit à le suggérer.
D'autre part, si l'A. a bien vu que la «morale» est une pierre de
touche de la confrontation foi-modernité, tant du côté juif que du
côté catholique - et elle étudie cette thématique dans la deuxième
partie du livre - on se demande si l'homosexualité, au centre de la
troisième et dernière partie, était vraiment le sujet le plus
adapté pour illustrer cette confrontation. - J.B.