L'A., prof. de théologie au Québec, pose la question: en quoi le
Concile de l'aggiornamento, cinquante ans après sa clôture, peut-il
servir la vie de l'Église aujourd'hui? Comment lire aujourd'hui des
textes élaborés dans un autre temps? Comment présenter la doctrine
d'une façon «pastorale» qui réponde aux exigences de notre époque?
Comment concilier continuité et innovation? Évoquant les querelles
autour de la réception «créatrice» du concile, les discussions avec
les disciples traditionalistes de Mgr Lefebvre,
l'ambiguïté du concept de tradition (à la lumière de laquelle le
Concile doit être interprété), l'A. tente d'éviter le dilemme
herméneutique rupture-continuité en optant pour le terme «réforme»
(nouveauté dans la continuité): la tradition doctrinale de l'Église
doit être non répétée mais réinterprétée; «les décisions de fond
restent valables mais les formes de leur application dans des
contextes nouveaux peuvent varier» (J. Ratzinger). L'A.
rappelle une remarque «subtile» de Paul vi: «Ce qui était
simplement vécu est maintenant exprimé, ce qui était incertain est
éclairci, ce qui était médité, discuté et en partie controversé
parvient aujourd'hui à une formulation sereine.» À sa suite,
relevons six propositions conciliaires qui rejoignent les
préoccupations de la génération actuelle: la rencontre de Dieu, la
rencontre des autres, l'inscription de la singularité chrétienne
dans une société pluraliste, la proposition de la voie chrétienne
au monde, la vie fraternelle des chrétiens, la réforme dans
l'Église. - P. Detienne sj