Angel García Ibáñez, professeur émérite de théologie sacramentaire à l’Université de la Sainte-Croix (Opus Dei) à Rome, a déjà écrit un volumineux traité sur l’eucharistie (cf. NRT 130, 2008, p. 831). Voici celui qui concerne le sacrement de la pénitence, ou comme l’indique le titre, la conversion et la réconciliation. Ce manuel se déroule de manière simple en deux grandes parties : le sacrement de la pénitence dans l’histoire, puis une partie systématique sur les éléments fondamentaux du sacrement et son efficacité salvatrice.

Dans la 1^re partie, l’enseignement de la Parole de Dieu parcourt essentiellement les évangiles (les références à l’AT sont bien présentes, mais dispersées dans l’ouvrage) et conduit à une histoire du sacrement : doctrine et pratique de la pénitence postbaptismale chez les Pères et arrivée de la pratique de la forme privée dans la deuxième moitié du v^e s. (à partir des monastères), l’usage des libri paenitentiales, l’obligation pascale au Moyen Âge (Latran iv), la rupture de la Réforme et le concile de Trente, l’époque moderne et contemporaine, avec la renouvellement pénitentiel initié à Vatican ii. L’A. ne cache pas, tout en reconnaissant les progrès réalisés au xx^e s., les difficultés observées dans la réception du nouvel Ordo paenitentiae de 1973, spécialement la place de la communauté ecclésiale dans la célébration. Il note parmi plusieurs recommandations la nécessité d’une « éducation morale correcte du Peuple de Dieu » (p. 452).

La 2^e partie, systématique, est classique : elle regarde le « signe sacramentel » dans la succession des actes du pénitents et l’action du prêtre, ministre du Christ et de l’Église. Les questions canoniques sont évoquées en ce qui concerne ce dernier (lien avec l’évêque, facultés, qualités pastorales). Vient ensuite une réflexion sur l’efficacité du sacrement, vue d’un point de vue christocentrique qui va jusqu’à la conformation au Christ ressuscité (cf. LG 7, p. 601).

Une dernière partie concerne les indulgences.

Un traité qui sera très utile pour l’étude de ce sacrement aujourd’hui bien désaffecté alors que, paradoxalement, son caractère ecclésial a été remis au premier plan depuis 60 ans. — A. Ms