Dal Concilio alla contestazione. Riviste cattoliche negli anni del cambiamento (1958-1968)

D. Saresella
Histoire - Recenseur : Bruno Clarot s.j.
Dans les dix années capitales qui virent la profonde transformation de l'Église (1958-1968), Daniela Saresella, professeur d'histoire moderne à Milan, distingue trois périodes: avant, pendant et après le concile et elle se limite au contexte italien. Elle observe que les feuilles locales et surtout cinq revues nationales jouèrent un grand rôle pour forger l'opinion de la masse des laïcs et c'est à travers elles surtout que D.S. considère l'état de l'opinion italienne chrétienne. Ce sont les années 60, les fameuses «golden sixties», qui ont vu la crise de la civilisation occidentale et transformé le monde catholique. On est passé du monde conservateur de l'époque Pie XII à un monde contestataire. Le concile, en rendant à l'Église son caractère de «peuple de Dieu» a revalorisé les laïcs et leur rôle jusque dans le domaine de la foi, autrefois réservé aux seuls théologiens.
Jean XXIII et le concile ont fait confiance aux chrétiens, à leur liberté et à leur recherche autonome. Cette liberté de parole après des siècles de silence n'alla pas sans excès, ce qui était prévisible et inévitable. Des phénomènes de dissidence se manifestèrent un peu partout en Italie, soutenus par des prêtres et répercutés par les revues. On contesta la fonction du pouvoir dans l'Église et sa structure pyramidale. On vit fleurir les «groupes spontanés» de réflexion formant des communautés pauvres et priantes, qui refusaient des ordres venus d'en-haut et proches des socialistes. C'est la sécularisation qui a fortement marqué l'Église et les catholiques en rendant sa juste valeur au profane, trop longtemps négligé. On désirait le pluralisme politique au lieu de l'union sacrée autour d'une Démocratie chrétienne incapable de se réformer. On exigeait de distinguer nettement politique et religion et faire un choix très net en faveur des pauvres. Certains tentèrent un rapprochement avec les socialistes et même avec les communistes pour résoudre les grands problèmes sociaux et construire une société nouvelle. Des extrémistes étaient même prêts à aller jusqu'à la violence assimilée à une «guerre juste» dans une cause juste. Beaucoup de jeunes chrétiens passaient à une Nouvelle Gauche et à l'action concrète dans le quartier ou l'entreprise; manquant d'instruments d'analyse adéquats, ils ne surent pas choisir les tendances marxistes les plus valables et tombèrent dans l'activisme politique en oubliant la dimension religieuse de l'existence. Ce ne fut généralement pas le cas des «communautés de base» où certains comprirent que la sécularisation pouvait aider à purifier et à justifier leur témoignage de foi. Mais l'encyclique Humanae vitae découragea beaucoup de chrétiens qui y virent un retour au passé contraire à l'esprit du concile.
On peut dire que le renouveau chrétien des années 60 a profondément marqué la chrétienté en la mobilisant pour la paix et contre une mondialisation inhumaine. Ce fut un mouvement de masse qui continue encore, mais en cherchant des positions plus simples et plus adaptées.
Quoique centré sur l'Italie mais avec quelques regards sur le monde (guerre du Vietnam, etc.), ce livre reflète assez bien le climat du monde catholique occidental d'alors, avec des différences pour chaque pays et peut-être à l'exception de l'Espagne qui vivait une expérience politique différente. - B. Clarot sj

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