Das Alte Testament - Ein Geschichtsbuch?! Geschichtsschreibung oder Geschichtsüberlieferung im antiken Israel, éd. U. Becker et J. van Oorschot

Col.
Écriture Sainte - Recenseur : Jean-Louis Ska s.j.
Le titre de ce volume de Mélanges offerts à J. Conrad à l'occasion de ses 70 ans est repris à une étude de G. von Rad, «Der Anfang der Geschichtsschreibung im alten Israel», Archiv für Kulturgeschichte 32 (1944) 1-42, et republiée dans les Gesammelte Studien zum Alten Testament (München 41971) 148-188. Ce sont des professeurs de Jena qui ont projeté ce volume et il était naturel de faire référence à G. von Rad qui a enseigné dans cette université entre 1934 et 1945. Titre, sous-titre et contenu de l'ouvrage sont révélateurs à plus d'un point de vue. Le lecteur se rendra très vite compte que la question de l'historicité des récits bibliques qui fait l'objet d'âpres débats aujourd'hui - l'ACFEB lui a consacré son dernier congrès en 2005 -, n'est traitée que marginalement. L'exégèse allemande participe peu à ces discussions et elle préfère discourir sur l'histoire des textes plus que sur l'histoire tout court. Le sous-titre est indicatif à cet égard: le volume traitera beaucoup plus de Geschichtsüberlieferung que de Geschichtsschreibung. Les deux sont liés, certes, mais il faut croire que l'enquête historique est un domaine qui convient davantage à l'esprit empirique des anglo-saxons. Les neuf contributions de cet ouvrage sont assurément intéressantes une fois que l'on sait à quoi s'attendre.
Le premier article d'O. Kaiser est consacré aux aspects théologiques du premier livre des Histoires d'Hérodote, entre autres aux problèmes du sort et de la faute. Sans rien nier de la profondeur de cet article, ce choix en dit déjà beaucoup sur l'orientation du volume. L'histoire littéraire du second Isaïe et l'histoire de la naissance du judaïsme au 5e siècle avant notre ère fournissent à J. van Oorschot l'occasion de préciser les liens entre littérature, identité et histoire dans l'ancien Israël. Von Rad, on le sait, considérait que le genre littéraire de l'histoire était né en Israël à l'époque de David et de Salomon. Dt 32 contient, selon K. Seybold, une théologie de l'histoire centrée avant tout sur les grandes crises de l'histoire d'Israël. G. von Rad fournit ici aussi le point de départ de la réflexion puisqu'il parlait, à propos du même texte, d'une «vision historique standardisée». L'étude que U. Becker consacre à l'exode comme article fondamental de la foi d'Israël se résume en trois thèses principales. (1) Il est impossible de savoir avec exactitude quand est née la tradition sur l'exode. Il est probable toutefois qu'elle ait surgi entre la fin de l'âge du bronze et le début de l'âge du fer (13e-12e siècles avant notre ère). (2) Les traditions sur le miracle de la mer (Ex 14-15) et sur la sortie d'Égypte ont été transmises séparément. Elles n'ont été unies qu'après 720, dans le royaume de Juda. (3) Après la fin de la monarchie et dans l'oeuvre deutéronomiste, l'exode devient le «mythe fondateur» de la communauté croyante. Plus tard, à l'époque du Chroniste, l'exode perd de son importance. 2 S 8,2-10 contient-il un document ancien qui nous permette de retrouver la trace du royaume de David? Selon A.A. Fischer, ce texte n'est pas un document ancien puisqu'il date de la fin de la monarchie (7e siècle) et qu'il s'inspire des inscriptions royales de l'empire néo-assyrien. Ses auteurs ont pu cependant se servir de documents remontant aux 9e et 8e siècles.
Les dernières paroles de David (2 S 23,1-7) sont au centre de la réflexion de E.-J. Waschke. Il y voit un texte tardif qui cherche à perpétuer, à l'époque perse, le souvenir de David et à entretenir l'espoir de la restauration de son royaume. La reconstruction du temple de Jérusalem est-elle un projet de l'empire perse ou des prophètes d'Israël? R. Lux, à la suite de Wellhausen et d'un bon nombre d'exégètes récents, met en doute l'authenticité des «documents achéménides» d'Esd 1-6. L'idéologie qui anime ces chapitres est commune à tout le Proche-Orient ancien: un dieu ordonne à un roi de construire un temple. Le second temple, selon R. Lux, doit au contraire son existence à une initiative prophétique (cf. Ag et Za). D. Mathias s'interroge sur la conception de l'histoire propre au Chroniste qu'il situe au début de l'époque hellénistique et qu'il rapproche d'auteurs de la même époque, Manéthon, Bérose et Hécatée d'Abdère. Le volume se termine par un article très intéressant de S. Böhm sur les années passées par G. von Rad à Jena. Elle parle entre autres du combat que von Rad a mené aux côtés de l'église confessante (bekennende Kirche) contre l'influence grandissante des «chrétiens allemands» (deutsche Christen) d'inspiration national-socialiste. Les articles sont suivis d'une bibliographie, mais le volume n'est muni d'aucun index, ce qui difficile à comprendre alors que l'on dispose aujourd'hui de tous les moyens pour les composer en un tournemain. - J.-L. Ska sj

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