Des Auxiliaires laïques des missions à l'Association fraternelle internationale. Histoire d'une insertion dans l'Église et le Monde (1937-2017)

Paul Servais
Histoire - Recenseur : André Haquin

Professeur émérite d’histoire à l’Université de Louvain-la-Neuve, Paul Servais a entrepris de retracer la trajectoire des 80 années (1937-2017) de l’institution des « Auxiliaires laïques des Missions », appelées ensuite « Auxiliaires Féminines Internationales », puis « Association Fraternelle Internationale » (AFI). L’esprit de l’association est proche des intuitions du père Vincent Lebbe, missionnaire en Chine et de la SAM. Les premières adhérentes avaient une identité claire : des femmes célibataires, laïques, missionnaires, se mettent au service d’une Église locale, un peu à la manière des prêtres Fidei Donum. La fondatrice Yvonne Poncelet, morte en 1955, n’a malheureusement fait l’objet d’aucune étude approfondie à ce jour. L’ouverture aux cultures et à l’universalité de l’Église a marqué les AFI dès le départ. La périodisation retenue présente quatre périodes : la mise en route, les années 1937 à 1966 (fondements, formation et engagements), 1966 à 1976 (le temps des questionnements et des A.G. de 1966 et 1970), enfin 1980 à 2017 (la seconde partie de l’existence du mouvement). Étudier la vie de ce mouvement au miroir de l’histoire générale et de l’histoire de l’Église permet de contextualiser le travail. En 2017, le recrutement de membres en Europe est tari, signe d’une toute nouvelle situation, marquée par la sécularisation et les changements sociétaux des dernières décennies.

La première partie est une mise en perspective qui présente les intuitions de départ et dresse le portrait global des membres de l’association depuis sa fondation. Le groupe était de taille limitée ; les membres étaient plutôt francophones, de la classe moyenne, ayant une bonne formation. Deux personnalités, l’abbé Bruls et l’abbé Boland (SAM) vont marquer l’esprit de l’association et assurer des bases solides au mouvement. Une deuxième partie intitulée « Mise en place (1937-1966) » décrit les assises et la base juridique. Elle passe en revue le type de formation intellectuelle, spirituelle, morale et apostolique donnée aux membres. Ce bagage substantiel a permis de réussir les premiers départs en Europe, Afrique, Chine, Proche Orient, Amérique du Nord, Asie et Amérique Latine. Grâce à leur formation, les premières auxiliaires ont pu s’adapter à des contextes politiques, sociétaux et ecclésiaux différents les uns des autres. La troisième partie présente la période de « Questionnements (1966-1976) » en rapport avec la décolonisation, la croissance économique de l’après-guerre, le renouveau proposé par Vatican ii et l’expansion impressionnante dans presque tous les continents. C’est l’époque où l’association passe d’un modèle vertical à un modèle horizontal, d’où les Assemblées générales rapprochées, à Bruxelles en 1966, à Delémont en 1970 et à Genève en 1976. C’est le temps de la décentralisation, de la personnalisation de l’engagement et même d’une certaine « désinstitutionalisation ». On fait place davantage aux expériences et à la diversité. L’association accepte des hommes célibataires, des femmes, des chrétiens d’autres confessions, des couples et même certains membres qui ne partagent pas nécessairement la foi chrétienne. La quatrième partie est intitulée « Stabilisation et reprise (1980-2017) ». Les 40 dernières années connurent une relative tranquillité, marquée par la formation et la communication. Les engagements sont désormais liés à la profession et aux activités économiques, mais le bénévolat reste très important pour tous, laïcs, religieux et membres du clergé. Un certain nombre de membres ont quitté l’association tout en restant attachés à son identité et à ses repères propres. — A. Haquin

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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