Die biblisch-hebräische Partikel נָא im Lichte der antiken Bibelübersetzungen. Unter besonderer Berücksichtigung ihrer vermuteten Höflichkeitsfunktion

Peter Juhás
Écriture Sainte - Recenseur : Anne-Françoise Loiseau
Dans cet ouvrage très détaillé qui reprend les résultats d'une thèse présentée à Leiden, Peter Juhás étudie la traduction de la particule hébraïque naי - plus de 400 occurrences ! - dans les principales versions anciennes (LXX, Peshitta et Vulgate), réparties selon le type de texte (prose, poésie, prophétie) afin de mieux cerner les significations de cette particule « polyfonctionnelle ». La thèse traditionnelle de son emploi principal comme particule « nuançante » de courtoisie - puisqu'elle accompagne généralement le mode volitif (en particulier dans les textes en prose) -, amène d'abord l'A. à comparer diverses définitions de ce phénomène social, dont celle de Brown et Levinson (« a complex system for softening face threats »), qui lui semble particulièrement pertinente pour le Proche-Orient ancien.
Cependant, le concept plus général d'appel à l'attention/emphase/focalisation liée à une charge émotive est sans doute celui qui permet d'exprimer le mieux l'oscillation entre les différentes nuances de cette particule (sens abstrait de base, fonction discursive, utilisation concrète et éventuel effet secondaire sur le plan de l'interaction entre interlocuteurs), selon le type de texte (genre et ancienneté) et, dans le cas de formes volitives, selon le rang de l'interlocuteur : prière, exhortation, menace, sarcasme, interjection (marquant l'impatience ou l'irritation) ou, enfin, liaison logique.
Le témoignage le plus parlant de l'embarras des traducteurs anciens face à cette particule polyfonctionnelle, dont le sens dépend donc fortement du contexte, est certainement la LXX de la Genèse ; en effet, malgré le riche éventail de particules de la langue grecque, le traducteur de la Gn n'a pas trouvé une particule équivalente dont il aurait pu faire un usage systématique (comme le fera le traducteur des Juges, avec sa traduction par la particule grecque ), et par ailleurs, dans la plupart des cas, il ne l'a pas traduite du tout ! Ceci coïncide d'ailleurs avec la raréfaction de naי dans les textes bibliques plus tardifs et dans la littérature qumranienne. Un ouvrage très clair, mais pour spécialiste. - A.-F. Loiseau

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