Les deux auteurs jésuites unissent leurs forces pédagogiques respectives, orientées vers la catéchèse pour l’un, vers la linguistique pour l’autre, afin de mettre en valeur vingt péricopes tirées du quatrième évangile, depuis le Prologue (Jn 1) jusqu’à la rencontre au bord du lac (Jn 21). Ils sont très heureusement rejoints par une femme, une artiste, Thérèse Gabriel, qui, à chaque texte commenté, ponctue leur prose (mais peut-être faudrait-il dire leur poésie ?) de tableaux en pleine page où l’abstraction des formes permet un jeu libre de couleurs qui attirent le regard en prolongeant la méditation. L’analyse des textes dégage bien le caractère pascal de la symbolique johannique : du vin-boisson au vin-signe à Cana, du pain-farine au pain-signe à Capharnaüm… Des courtes phrases reprennent le texte de Jean en l’enchâssant dans d’autres références bibliques, dessinant ainsi chaque fois, elles aussi, un tableau qui parle de la vie : celle de Jésus, la nôtre. Un seul exemple, au commentaire du lavement des pieds : « La charité, c’est d’être à la disposition des autres avec la discrétion du manteau posé sur une chaise. » Un livre à méditer un petit peu à la fois, pour penser, pour prier, pour désirer. — X. Dijon s.j.