Edith Stein y los místicos españoles, éd. G. del Pozo Abejón

Col.
Spiritualité - Recenseur : Bruno Clarot s.j.
En réponse au don de la société allemande «Görres» pour construire la bibliothèque de la Faculté théologique Saint Damase à Madrid, celle-ci a organisé en 2005 une journée de rencontre culturelle avec l'Allemagne sur le thème «Édith Stein et les mystiques espagnols». Plus on étudie É.S. (1891-1942), plus on découvre la richesse de cette personnalité hors du commun. Les cinq exposés de cette journée, dont deux proviennent d'auteurs allemands l'ont encore montré. G. del Pozo décrit É., juive allemande, disciple de Husserl, convertie au catholicisme, pédagogue chrétienne, traductrice d'auteurs médiévaux et modernes, «féministe» avant l'heure, carmélite, mystique, victime de l'holocauste nazi, canonisée, proclamée co-patronne de l'Europe avec Catherine de Sienne et Brigitte de Suède. C'est la soif de la vérité qui a guidé toute sa vie. H.B. Gerl-Falkowitz parle de la conversion d'É. dans le contexte allemand. Devant la décadence de l'Allemagne après 1918, É. entre dans un parti allemand pour reconstruire le pays et obtenir le vote des femmes. Elle étudie la philosophie, devient collaboratrice de Husserl, s'intéresse aux rapports entre le moi et la société et se rapproche de l'Église catholique à la suite de Scheler, G. von Le Fort, von Hilderbrand, Seewald, Sigrid Unset… En juin 1921, elle lit l'autobiographie de Thérèse d'Avila et se dit: «Là est la vérité». Mais il lui faudra encore 12 ans avant d'entrer dans l'Église.
U. Dobhan montre que Husserl lui parla le premier de la grande Thérèse, dans son cours de 1918 sur R. Otto et «Le sens du sacré»; mais É. ne la découvrit vraiment qu'en 1921. É. admirait Thérèse comme femme et comme mystique, maîtresse d'oraison intérieure.
F. J. Sancho montre que dans son ouvrage «La science de la croix», É. prouve une profonde connaissance de la doctrine sanjuaniste. Sa philosophie est une sagesse qui transforme la vie et s'achève dans la mystique, dans l'expérience de Dieu-Amour, lequel reste pourtant toujours mystère. Enfin, Cl. M. Stubbeman explique comment dès sa conversion, É. reçut la foi comme un appel à l'union au Christ jusqu'à la croix. L'union au Christ lui semblait permettre le déploiement de sa féminité comme compagne, épouse et mère-vierge. La femme, plus spontanément que l'homme, dit-elle, désire s'abandonner totalement à la personne aimée; ce qui se réalise magnifiquement dans l'eucharistie où la femme se donne au Christ et s'unit à son offrande au Père jusqu'à la croix.
Félicitons ce livre pour sa haute tenue intellectuelle, avec un petit regret: pourquoi ne pas avoir fourni en 2 ou 3 pages un résumé de la vie d'É., car tous les lecteurs n'ont pas une connaissance précise de sa vie et n'arrivent pas à bien situer les faits dont on parle. - B. Clarot sj

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