Ce bref ouvrage (100 p.) très accessible s’inscrit dans l’effort contemporain d’approfondir une théologie sur la place de la femme dans l’Église autrement que par mode de rivalité ou de comparaison avec les hommes et les ministres ordonnés. Loin du ton de certains ouvrages féministes – non dénués d’un certain intérêt, mais souvent polémiques –, Sandra Bureau réussit le tour de force de proposer une vision sereine, constructrice, solidement appuyée sur la Révélation (Gn 1–3 demeure la référence incontournable de la réflexion), l’histoire de l’Église et les enjeux ecclésiaux modernes. Le ton léger – presque celui d’une « conversation amicale » avec son lecteur, non dénuée d’humour – n’enlève rien, au contraire, à la beauté et à la vérité du propos. Un seul regret : on pourrait peut-être questionner le titre, Église de Marie, Église de Pierre, qui laisse subsister une certaine dualité théologiquement contestable. Il n’y a qu’une seule Église, et le binôme « Église de Marie, Église de Pierre » risque d’entretenir certains lecteurs dans une vision binaire erronée (qui n’est pas celle de l’A. !), ou dans une simple juxtaposition du sacerdoce baptismal et du sacerdoce ministériel : « Église des femmes, Église des hommes », ou encore « Église des laïcs, Église des clercs ». En réalité, la vocation propre de Pierre et du ministère ordonné n’est-elle pas de prendre soin de l’Église Épouse du Christ, une Église qui ne peut être que mariale ? — M.-D. Weill c.s.j.