Ce commentaire de l’Exode a une forte prétention ecclésiale : c’est la traduction liturgique espagnole qu’il retient, c’est à ceux qui lisent la Bible « seuls ou en groupe » qu’il s’adresse. La traduction est suivie de quelques notes sur les différents témoins de l’Exode (le tm, la lxx et la Vulgate), mais celles-ci sont peu nombreuses. Le vocabulaire est intelligemment éclairé, mais les termes hébreux et grecs sont toujours translittérés en alphabet latin. Le commentaire se distingue par son attention à la « réception ecclésiale » de chacune des péricopes qu’il distingue dans le livre de l’Exode. Cette réception démarre systématiquement dans le NT, et après un détour chez les Pères de l’Église, elle examine le lectionnaire et le bréviaire, ainsi que le Catéchisme de l’Église Catholique. Cet effort est à souligner. En particulier, le relevé des citations ou allusions du NT à l’Exode permet à coup sûr d’enrichir la lecture et manifeste heureusement l’articulation des deux Testaments. On regrette toutefois que l’étude de la « réception ecclésiale » ne prenne pas en charge la longue période qui sépare l’ère patristique des livres liturgiques révisés et du Catéchisme : comment les scolastiques du Moyen-Âge, les réformateurs des temps modernes et les grands théologiens du xx^e s., pour ne citer qu’eux, ont-ils lu le récit de l’Exode ? Les références bibliographiques sont renvoyées à la toute fin de l’ouvrage, et réduites à la portion congrue (p. 279-280). Doté d’une finalité « pastorale et scientifique » (l’ordre d’énonciation de ces deux adjectifs nous paraît significatif), il s’insère dans une collection voulant commenter tous les livres bibliques, et dont une quinzaine de volumes a déjà paru. Les ouvrages de cette collection sont à signaler à ceux qui veulent approfondir leur lecture de l’Exode, ainsi qu’aux animateurs des groupes bibliques, à condition d’être hispanisants. — N.J.