Filiation du fils unique et filiation des croyants dans le quatrième évangile: à partir de l'étude de Jn 1,1-18; 3; 19,16b-42; 20,11-18

Agnès de Lamarzelle
Écriture Sainte - Recenseur : Norbert Jorion o.praem.

Ce volume reproduit la thèse qu’Agnès de Lamarzelle a soutenue en 2020 à la Faculté Notre-Dame (Paris), c’est donc un ouvrage technique, doté d’une ample bibliographie (31 p.). L’A. s’intéresse à un sujet peu exploré dans les études johanniques : l’articulation entre la filiation divine du Fils et celle des croyants. L’état de la question cerne bien le projet et en indique clairement l’originalité : en circonscrivant l’étude au quatrième évangile et en recourant à l’analyse narrative, il s’agit de montrer comment cette articulation se déploie au fil de l’œuvre : « Notre hypothèse de départ est que le lien entre la filiation divine de Jésus et celle des croyants n’est pas fait d’emblée, mais qu’il est l’objet d’une révélation qui embrasse l’ensemble du quatrième évangile » (p. 14). La progression se reflète dans les quatre textes retenus dans l’étude doctorale. Le prologue constitue le point de départ de cette révélation (Jn 1,13), laquelle rebondit ensuite dans le dialogue avec Nicodème (Jn 3), puis dans le récit de la crucifixion et de la mort de Jésus (Jn 19,16b-42). Enfin, c’est dans l’apparition du Ressuscité à Marie de Magdala (Jn 20,11-18) que l’articulation atteint son degré ultime (ou son « paroxysme », p. 468). La thèse est composée de deux parties : la première prend en charge le texte du prologue et affronte un problème redoutable de critique textuelle, la seconde étudie successivement les trois autres péricopes, plus rapidement et avec moins de technicité. Très méthodiquement, la conclusion ressaisit le propos distinguant une thèse principale et neuf thèses secondaires. L’A. montre de manière convaincante que l’articulation entre les deux filiations fait l’objet d’une trajectoire parcourant l’évangile de Jean, et qu’elle peut à bon droit être retenue comme l’un de ses paradigmes, guidant en conséquence la lecture. L’A. revient finalement sur la fécondité de l’analyse narrative pour l’étude de Jn, elle a la modestie de ne pas remarquer que son travail souligne aussi le génie littéraire de l’évangéliste, qui guide le lecteur avec pédagogie, l’aidant à franchir progressivement les étapes vers la révélation que la filiation divine des croyants découle de celle du Fils unique, sous le mode de la participation. À ce titre, les p. 443-446 et 463-466 synthétisent le propos avec une grande force persuasive. — N. Jorion o.praem.

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