Godfaring. On Reason, Faith and Sacred Being

Fr. Clark
Théologie - Recenseur : Léon Renwart s.j.
Godfaring est un mot créé par Francis Clark, qui s'en explique dans l'Introduction (p. XIV), pour marquer que ce qu'il propose est non seulement une marche vers Dieu, mais aussi que cette marche a Dieu pour point de départ, car c'est lui qui donne la force d'avancer vers le but. Les quinze chapitres de l'ouvrage ont comme thème central «la relation des êtres créés avec l'Être divin à la lumière de la foi et de la raison» (p. 96). Les premiers chapitres se demandent s'il est possible de connaître Dieu par la raison et de développer une théologie naturelle, quel est le rôle de celle-ci par rapport à la révélation et au salut et si des religions non chrétiennes peuvent être des canaux de celui-ci. Les chapitres suivants présentent la révélation que Dieu fait de lui-même («Je suis celui qui est»: Ex 3,14), le sombre problème du mal, la conscience et son rôle de juge suprême, l'expérience religieuse, la vérité que le panthéisme déforme, la route vers la maison du Seigneur. Une belle «Prière du pèlerin» termine l'ouvrage. Les chapitres s'ouvrent, en exergue, par des citations de l'Écriture, de Vatican II, d'un Pape ou du Catéchisme de l'Église catholique; l'exposé s'appuie sur Thomas d'Aquin et sur la doctrine traditionnelle. Un lexique précise le sens des termes techniques.
L'A. présente et critique la position de Jacques Dupuis, S.J., sur le dialogue interreligieux. Si une recension n'est guère l'endroit pour un échange à ce sujet, il nous paraît intéressant de relever un problème qui nous est apparu à cette occasion. Étant donné que, dans ces échanges, ce sont des membres de l'Église visible qui s'y expriment, à partir de quelle vision du Christ le font-ils, souvent de façon implicite? Jésus est-il pour eux le rédempteur, celui qui vient réparer (en mieux) le plan primitif? Est-il, au contraire, le «premier-né de toute créature», celui en qui et par qui les trois Personnes divines ont voulu la création? On ne tient certes plus que les actes dignes d'éloge des païens sont de «splendides vices» (opinion attribuée à tort à saint Augustin), mais comment, dans le premier cas, répondre à ceux qui voient dans ces actes la preuve de l'existence de voies parallèles et indépendantes du salut, étant donné entre autres que nombre de ces actes sont antérieurs à l'Église dans sa visibilité? Par contre, si l'on tient que l'unique plan divin a été, dès l'origine, l'appel de l'humanité à la participation de la vie divine dans le «premier-né de toute créature», on serait en meilleure posture pour voir dans ces éléments valables des «semences du Christ». N'en résulterait-il pas, pour l'Église institutionnelle, une attitude plus humblement respectueuse envers ces graines semées par l'Esprit du Christ, afin de les accueillir avec discernement et de les aider à croître, malgré l'ivraie qui les entoure (mauvaise graine dont la parabole évangélique nous prévient qu'elle se trouve aussi chez nous)? S'il ne nous appartient pas de répondre à cette question, il n'était sans doute pas hors de propos de la poser. - L. Renwart, S.J.

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