Dans l'intéressant retour de saint Grégoire en langue française,
l'étude du Professeur Henne marque un temps de complétude.
L'ouvrage débute, très pédagogiquement, par une carte de l'Italie à
la fin du VIe siècle et un tableau chronologique des Papes,
Empereurs et Patriarches de Constantinople de ce temps. Il se
poursuit, d'époque en époque, en sept parties, qui ont le mérite de
présenter en même temps un véritable commentaire des oeuvres
majeures, depuis la «Règle pastorale» jusqu'aux «Dialogues», en
passant par les travaux de l'exégète et de l'hagiographe. Mais
c'est toute l'activité politique et religieuse du Métropolite
d'Italie, réformateur de sa propre Église, négociant la paix avec
les Lombards, «Serviteur des serviteurs de Dieu» et «Prince des
Apôtres», qui se trouve déployée, quand nous lisons, par dessus
l'épaule de l'auteur, le fameux Registre des Lettres. L'ouvrage se
termine par un chapitre sur l'autorité du Pape en Méditerranée et
l'évangélisation de la Bretagne (non sans évoquer les démêlés avec
Colomban). Longtemps immobilisé par la goutte, Grégoire meurt le 12
mars 604; il sera proclamé en 1298, avec Ambroise, Augustin et
Jérôme, l'un des principaux Pères de l'Église latine. Une
intéressante bibliographie, qui comprend aussi des articles, invite
à poursuivre. - N. Hausman scm