Anthropologue et exégète, l'A., professeur à l'université d'Iowa,
compare l'organisation des soins de santé dans la chrétienté des
deux premiers siècles (indépendamment de leur efficacité et compte
non tenu de la position du Jésus historique) aux systèmes juifs et
aux traditions gréco-romaines, tant religieuses (Asclepios, Isis…)
que séculières (Galeb). Les chrétiens, nous dit-il, étaient
conscients de la valeur apologétique de la supériorité de leur
thérapeutique, une supériorité qui se manifestait par une
accumulation de divers facteurs: simplification des structures
rituelles, abolition des restrictions temporelles (sabbat),
suppression des impuretés légales (lèpre) et des exclusions
religieuses, accessibilité géographique des thérapeutes ambulants -
sans recours aux «Asclepieia» lointains, aux sources spécialisées,
aux divinités spécifiques -; immédiateté de la guérison, même à
distance, par la foi et par le recours au nom de Jésus; gratuité
des soins, qui assurait la confiance des patients. Le lecteur
s'interroge sur le ministère de guérison, redécouvert et pratiqué
aujourd'hui dans les mouvements charismatiques. - P. Detienne, S.J.