Pionnier de la théologie de la libération, l'A., dominicain
péruvien, évoque ici la 5e Conférence de
l'épiscopat latino-américain, inaugurée par Benoît xvi en
mai 2007, à Aparecida (Brésil). Dans la mouvance des précédentes
éditions (Medellín, Colombie, 1968 ; Puebla, Mexique,
1979 ; Saint-Domingue, 1992) et suivant la méthode
théologico-pastorale voir-jugeragir, la Conférence a repris
« avec une force renouvelée » le thème de l'option
préférentielle pour les pauvres et l'a posée comme un point de
non-retour pour l'Église. Cette option, non-optionnelle, est
incluse dans le devoir d'évangélisation : elle n'est pas
culturelle, sociologique, politique ou philosophique, mais
spirituelle, théologique, évangélisatrice. La lutte pour la justice
a sa place dans l'annonce du Royaume. L'Église est présentée ici
comme « samaritaine » : elle voit dans le prochain
non pas celui qui nous est proche, mais celui dont nous nous
approchons. Évoquant le texte crucial fréquemment cité :
« C'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25,40),
Aparecida relève certains nouveaux visages de pauvres, victimes de
la mondialisation, que les précédentes Conférences avaient moins
remarquées : gens des rues, migrants, sidéens, toxicomanes,
prisonniers, enfants prostitués, femmes indigènes et
afro-américaines… Que règnent la solidarité et l'amitié sans
paternalisme condescendant : les pauvres eux-mêmes doivent
pouvoir gérer leur destin. En prologue est reproduite la préf. que
le pape François a donnée à l'ouvrage du Card. G.
Müller Pauvre pour les pauvres (2014). - P.
Detienne s.j.