D'origine grecque, Basilio Petrà est professeur ordinaire de
théologie morale fondamentale et de morale familiale à la Faculté
de théologie de l'Italie Centrale (à Florence). Sa réflexion porte
ici sur une question de théologie morale, abordée différemment par
la tradition occidentale et par la tradition orientale.Dans la
pensée morale catholique, le sujet répond de ses actes dans la
mesure où ils sont volontaires. L'acte involontaire, dès lors,
n'est pas imputable moralement au sujet, il n'est pas objet de
repentir et il n'a pas besoin de pardon. Est également involontaire
le mal causé par une conscience qu'habite une erreur invincible.
Telle est la doctrine qui domine encore aujourd'hui la pensée
théologico-morale catholique. Toutefois elle a, dans les derniers
temps, éprouvé à ce sujet quelque malaise et certaines difficultés.
Ainsi celui qui était alors le cardinal Ratzinger ainsi que le pape
Jean-Paul II ont exprimé des doutes dans ce domaine, car une telle
doctrine semble enlever sa consistance et son caractère tragique au
mal posé par l'homme. C'est sur ces difficultés que s'arrête
initialement l'auteur. Mais une reprise globale de la question,
dans la perspective de la tradition propre aux Églises orthodoxes,
invite à conserver la notion de « péché involontaire ». -
S. Decloux sj