Il bacio della terra. Il sacerdozio nell'insegnamento di Paolo VI

G. Ferraro
Théologie - Recenseur : Bruno Clarot s.j.
Comment Mgr Montini, Archevêque de Milan et devenu Pape concevait-il le sacerdoce? G. Ferraro, professeur de théologie à Naples, Cagliari et à la Grégorienne a étudié les milliers de pages des oeuvres du Pape pour répondre à cette question. La pensée papale apparaît très classique sauf à propos de l'ordination épiscopale qu'il voyait comme un sacrement dès avant le concile, alors que la question était fort discutée.
Pour lui, le sens du sacerdoce tourne autour du sacrifice de Jésus, prêtre et victime, sacrifice seul agréable à Dieu pour notre salut, que le prêtre présente au Père en s'y unissant. À travers ce sacrifice, le prêtre est médiateur entre Dieu et les hommes. Le sacerdoce transcendant du Christ est source de tout sacerdoce. Le baptême fait participer les chrétiens à un sacerdoce universel tandis que le sacrement de l'ordre fait participer le prêtre au sacerdoce ministériel du Christ. L'épiscopat a été institué directement par Jésus-Christ comme plénitude de participation à son sacerdoce, alors que l'ordination presbytérale confère un degré de sacerdoce subordonné à celui de l'évêque, en vue de la prédication, des sacrements et du gouvernement des fidèles.
L'ordination confère au prêtre une sainteté «objective» qui assimile le prêtre au Christ roi, prophète, sanctificateur et liturge du Père. On est ordonné non pas pour soi-même, mais pour le service des autres. À travers le service du prêtre en tant que tel, c'est le Christ lui-même qui agit. Le prêtre prolonge la présence et l'action du Christ, et en particulier son rôle de victime. En tant que Pape et dans la ligne du concile, Paul VI a en outre insisté sur la collégialité épiscopale et a créé les synodes épiscopaux.
On voit que ces idées étaient la doctrine catholique classique sur le sacrifice et le prêtre, en continuité avec le judaïsme, saint Pierre et surtout saint Paul. Aujourd'hui on remet en honneur la pensée de saint Jean qui semble plus proche de la nouveauté du christianisme. Le Père ne demande pas à son Fils de « l'apaiser » par son sang, mais il a envoyé son Fils pour sauver les hommes en révélant l'infini de son amour paternel (et trinitaire) pour les hommes afin que les hommes osent se réconcilier avec lui. Dès 1923 un homme comme l'abbé L. Richard avait affirmé des idées analogues dans son article: «La Rédemption, mystère d'amour» (RSR), idées que d'autres ont approfondies dont Urs von Balthasar dans L'Amour seul est digne de foi et surtout dans sa monumentale trilogie. - B. Clarot sj

newsletter


la revue


La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

contact


Nouvelle revue théologique
Boulevard Saint-Michel, 24
1040 Bruxelles, Belgique
Tél. +32 (0)2 739 34 80