Inquisizione romana e Controriforma. Studi sul cardinal Giovanni Morone (1509-1580) e il suo processo d'eresia, nuova ed.

M. Firpo
Histoire - Recenseur : Bruno Clarot s.j.
Fruit de 23 ans de recherche de M. Firpo, professeur d'histoire à l'Université de Turin, ce livre, comme le précise son titre, se limite aux 2 procès d'hérésie intentés au Cardinal Morone, un des légats des Papes au concile de Trente. Il se compose de 11 articles écrits de 1981 à nos jours et dont 2 sont de son ami et collaborateur D. Marcotto. Sa matière est tirée des Archives du Saint-Office récemment ouvertes au public, mais surtout d'un abondant dossier antérieur concernant ce procès. Cet épisode manifeste la complexité des situations dans l'Église avant et pendant le concile alors que l'historien Jedin a centré l'attention des historiens sur la contre-réforme postérieure au concile.
Évêque à 20 ans, Cardinal à 42, Morone mourut doyen du Sacré Collège, mais pendant 20 ans il fut accusé d'hérésie par l'intransigeant Cardinal Carafa qui, devenu le Pape Paul IV, fit emprisonner Morone pendant deux ans. Luther avait ébranlé l'Église qui avait un besoin de réformes reconnu par beaucoup d'esprits clairvoyants. Certaines de ses idées paraissaient valables à un bon nombre de personnes intelligentes qui auraient voulu trouver un terrain d'entente avec lui, de même qu'avec les vaudois très actifs au point de vue spirituel. Morone, les cardinaux Contarini et Pole faisaient partie de ce groupe que nous appellerons «progressiste» face au groupe «conservateur» de Carafa, Pie V et d'autres. L'Empereur faisait partie des «progressistes» pour obtenir une paix durable dans ses territoires.
Dans ses évêchés successifs, Morone aidé de Contarini avait tenté de trouver un terrain d'entente avec les personnes attirées par les nouvelles idées. Il avait beaucoup fait dans ce sens comme légat du Pape aux colloques d'Augsbourg, Spire et Ratisbonne. Il sentait le besoin d'un concile général et oeuvra dans ce sens. Il en fut récompensé en devenant légat du Pape au concile avec Pole. En face se trouvait Carafa, pour qui la vérité pure et dure, telle qu'il la concevait, passait avant tout sans concession aucune. Lorsque le Saint-Office fut créé en 42, il en devint membre et sut habilement faire de cette institution l'organisme le plus important de la curie. Le secret absolu de cette institution la rendait redoutable pour tous et elle agissait parfois contrairement aux orientations du Pape pour sauver sa propre conception de la vérité. Au lieu de s'en prendre à des suspects de second ordre, Carafa résolut de s'attaquer aux têtes qui, selon lui, minaient l'Église de l'intérieur. Contarini mort en 42, il restait Pole et surtout Morone, contre lequel il rassembla un épais dossier puisque Morone avait tenté de trouver des accords avec les protestants et les vaudois au risque de trahir la vérité catholique. Devenu Pape en 55, Carafa intensifia ses attaques et fit mettre Morone en prison en 57. La mort de Paul IV en 59 permit à son successeur Pie IV de libérer et d'absoudre Morone en 60, avant de l'envoyer au concile comme légat. Mais en 66, Pie V qui avait cependant signé l'absolution de Morone, rouvrit son procès comme celui de plusieurs autres grands personnages. Il faut savoir qu'il avait été à la tête du Saint-Office du temps de Carafa.
C'est en 40-42 que Firpo situe le tournant de la contre-réforme et la victoire des conservateurs intransigeants. Ce livre souligne les difficultés internes de l'Église de 1517 à la fin du concile en 63. La destinée cahotique de Morone en est un exemple parfait. Livre intéressant et éclairant sur une époque peu étudiée parce que supposée bien connue. - B. Clarot sj

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