«Jamais, constate-t-il, l'humanité n'a eu la possibilité d'être aussi unie qu'aujourd'hui… Mais jamais comme aujourd'hui l'humanité n'a été aussi capable de s'autodétruire». En faisant fréquemment écho à l'enseignement de Jean-Paul II, «cet anthropocentrisme qui assume à nouveaux frais l'ensemble de la tradition chrétienne», et, s'inspirant de Guardini, il rappelle à nos contemporains les vertus nécessaires à l'homme de l'an 2000: «l'honnêteté intellectuelle, le courage et la liberté intérieure». Face aux situations nouvelles auxquelles les Européens doivent faire face, il leur rappelle que «le chemin de la paix semble passer toujours plus par l'hospitalité». Il détaille également les exigences d'un oecuménisme davantage tourné vers l'avenir et plus attentif au Mystère intérieur qui habite tout homme, et où le chrétien perçoit la grâce de l'Esprit Saint répandu dans les coeurs. «Quand un être humain peut dire à un autre: « Il est bon que tu existes! », il exprime quelque chose d'inconditionnel qui renvoie à un don mystérieux qui « n'aura jamais de fin » (1 Co 13,8)».
Dans la préface de l'ouvrage, le Commissaire européen chargé de la concurrence, M. Mario Monti, souligne à juste titre l'importance de ces réflexions «émanant de l'une des plus hautes voix de l'Église contemporaine et de la civilisation européenne», dont il cite en terminant ce passage qui constitue une sorte de condensé de l'ouvrage: «C'est un devoir historique pour l'Europe contemporaine d'expérimenter de nouvelles voies et de nouvelles dimensions de la politique et de la société, non seulement pour elle-même, pour sa sécurité et son bien-être, mais aussi pour les offrir aux autres continents et au monde, comme des voies praticables et utiles pour vivre ensemble dans une société plus humaine et pacifique». - P. Lebeau, S.J.