Job et le mystère de Dieu. Un chemin d'espérance
Georgette ChéreauÉcriture Sainte - Recenseur : Jean Radermakers s.j.
Elle nous offre du livre de Job une nouvelle traduction littéraire, très fidèle à l'original hébreu, enchâssée dans un commentaire écrit dans une belle langue, fluide et claire, attentive aux mouvements du texte, dont elle épouse à la fois le mouvement dramatique et les implications psychologiques qu'il fait surgir dans la conscience du lecteur. Une introduction brève mais précise nous dit comment le livre de Job est un fruit de la Sagesse d'Israël. Puis nous sommes invités à entrer dans la lecture que l'A. commente passage par passage, en suivant la dynamique de l'oeuvre: Prologue, puis Poème, avec sa première partie Parler de la souffrance et crier sa souffrance (chap. 3 à 27), sa deuxième partie Sagesse désirable et insaisissable (chap. 28 à 37) et sa troisième partie, théophanique, où Yhwh révèle à Job la magnificence de ses desseins (38,1 à 42,9); enfin le Récit final (42,10-17). Une conclusion suggestive tant sur le plan de la compréhension que sur celui de la pastorale nous explique le cheminement intime de Job et le rapproche de la passion du Christ: un vrai chemin d'espérance sur lequel l'A. nous invite à nous mettre courageusement en route. Citons-la: «Le livre de Job offre un chemin pour se garder d'une double impasse: croire que l'homme peut être seul maître du sens de sa vie, de sa propre histoire comme de celle du monde; ou croire qu'il doit renoncer à s'orienter librement. C'est méconnaître, dans les deux cas, que l'être humain aspire à entrer dans un mystère d'amour où un autre l'attend, à la source même de son être. Telle est la condition du bonheur…» (p.288). Peut-on mieux résumer le message du texte?
OEuvre d'une grande sensibilité humaine et d'une intelligence toute féminine, ce commentaire aidera beaucoup de lectrices et de lecteurs de ce temps à réfléchir en profondeur à la dure réalité de la souffrance et à l'affronter sereinement. Merci à l'A., et aussi à l'éditeur qui en a soigné la présentation. - J. Radermakers sj