Judgment & Justification in Early Judaism and the Apostle Paul
Chr. VanLandinghamÉcriture Sainte - Recenseur : Jean Radermakers s.j.
Ce propos commande la démarche de la thèse. Après une rapide introduction précisant la problématique de la «justification par la foi, ou par grâce» et faisant un bref état de la question, vient un long chapitre consacré à la compréhension juive de l'élection et de l'Alliance comme don de Dieu. Le chap. 2 concerne la conception du jugement dernier dans le judaïsme du Second Temple. Au chap. 3, l'A. en vient à la manière dont Paul parle de la parousie dans ses différentes lettres, puis du jugement dernier dans les épîtres aux Corinthiens et surtout en Romains.
Son chap. 4 argumente à partir du vocabulaire précis de Paul parlant de justice (dikaiosynè), de justification (dikaiôsis), du verbe «justifier» (dikaioô) en rapport avec le verbe sauver (sôizô). Sanders affirmait la gratuité absolue de la vie éternelle comme don de Dieu; notre A. montre que la vie éternelle dépend aussi des faits et gestes réalisés par l'homme, au sein de la communauté de salut sur cette terre. Il conclut qu'il est donc incorrect de placer Paul en dehors du judaïsme de son temps puisqu'il défend une position que partageaient des Juifs observants de la Torah. La «justification par la foi» ne supprime pas les oeuvres de justice, sur lesquelles porte le jugement dernier. Notons que la thèse de l'A. permet non seulement de réfléchir de manière théorique approfondie, mais qu'elle engage aussi le lecteur à une prise en compte de ces données dans le concret de son existence.
La discussion technique et historique de même que les comparaisons des textes de Paul avec les écrits du judaïsme appartiennent à la sphère des spécialistes, exégètes et théologiens, mais certaines notations précises et les commentaires de passages pauliniens sont accessibles à un auditoire plus large. - J. Radermakers sj