Konzil in der Perspektive. Heribert Schauf und sein Tagebuch zum II. Vatikanum (1960-1965)

Dominik Burkard (éd.) Joachim Bürkle
Théologie - Recenseur : Markus Kneer

Si on lit aujourd’hui les documents du concile Vatican ii, on est confronté au résultat du procès conciliaire qui a été marqué par des discussions très vives. Pour comprendre la réalisation de ces documents, les témoignages de ceux qui ont participé aux discussions sont très importants. On connaît le fameux journal du Concile rédigé par le dominicain Yves Congar (Mon Journal du Concile, 2 vols., Cerf, 2002), et on peut ajouter aussi ceux de son confrère Marie-Dominique Chenu (Notes quotidiennes au concile, Cerf, 1995) ou du jésuite Henri de Lubac (Carnets du Concile, Cerf, 2007). Si l’on a, avec Congar, Chenu et Lubac des perspectives de la « Nouvelle Théologie » sur le Concile, le journal du jésuite Sebastian Tromp (Konzilstagebuch. Mit Erläuterungen und Akten aus der Arbeit der Theologischen Kommission, 3 vols., éd. A. von Teuffenbach, Rome, 2006-2014), secrétaire de la commission théologique à l’époque, représente la perspective conservatrice. Avec le journal publié de Heribert Schauf (1910-1988), on a maintenant un deuxième journal qui est écrit du point de vue de l’« école romaine ». Ce prêtre, théologien et canoniste du diocèse d’Aix-la-Chapelle, qui a effectué une grande partie de ses études à Rome et qui est considéré comme le « bras droit » de Tromp, a été déjà membre de la commission préparatoire du Concile. Avec cette période (1960-1962) commence aussi son journal qui comptait huit carnets à la fin du Concile : déjà dans sa première note, il décrit l’objectif du journal d’être une documentation fidèle et lucide des événements, des réunions, etc. et de consigner ses propres impressions de tout cela par écrit (p. 89). Mais Schauf note aussi comment il s’organise comme peritus du Concile : préparations des voyages, des logements, des accès aux bibliothèques et archives, des discussions avec son évêque à cause de ses absences à Aix-la-Chapelle, etc.

On peut se demander pourquoi le titre du livre n’est pas simplement « Le Journal du Concile de Heribert Schauf ». La raison se trouve dans une drôle d’édition. En 2021, le journal a été déjà publié dans une autre maison d’édition (Heribert Schauf, Tagebuch zum Zweiten Vatikanischen Konzil [1960-1965]. Mit Dokumenten aus dem Apostolischen Archiv im Vatikan, éd. par Alexandra von Teuffenbach, Nordhausen, Bautz, 2021). Bien sûr, on peut regretter la mauvaise communication entre les éditeurs du livre présent et celle de l’autre édition. Mais d’un autre côté, on peut aussi profiter de ces deux versions du journal de Schauf, car Alexandra von Teuffenbach ajoute à sa version les documents (des schémas, des votes, des commentaires, etc.), trouvés dans l’archive apostolique, auxquels Schauf a collaboré voire dont il est auteur ou co-auteur : pour « De ecclesia – Lumen Gentium » (p. 43-99), particulièrement « De Episcopis residentalibus », pour « De beata Maria Virgine Mater Dei et Mater hominum », (p. 99, dernier chapitre de « Lumen Gentium »), pour « De Fontibus – Dei Verbum », (p. 100-112), pour « De ordine morali », (p. 113-135) et pour d’autres travaux de la commission préparatoire ou pour le Concile (p. 135-145). Par contre, l’introduction de Burkard et Bürkle est plus détaillée que celle de Teuffenbach et le texte du journal est mieux annoté. La vaste annotation facilite la lecture et on comprend mieux les affirmations et les critiques que Schauf fait envers d’autres théologiens.

Même si on n’est pas d’accord avec les points de vue de Schauf, son journal montre un théologien au travail et il serait intéressant de comparer ses analyses avec celles d’un Congar, d’un Chenu, d’un de Lubac, d’un Ratzinger, d’un Rahner et d’un Küng. Une telle synopse peut nous apprendre beaucoup sur le « chemin synodal » ou la synodalité des différents points de vue théologiques entrepris il y a 60 ans. — M. Kneer

newsletter


la revue


La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

contact


Nouvelle revue théologique
Boulevard Saint-Michel, 24
1040 Bruxelles, Belgique
Tél. +32 (0)2 739 34 80