L’accompagnement spirituel au risque du désir. Essai d'une théologie de l'accompagnement spirituel

Thias Marius Bou
Théologie - Recenseur : Noëlle Hausman s.c.m.

Prêtre ivoirien qui fut en mission en Belgique, l’A. propose ici la plus grande partie de sa recherche doctorale, aux confins de la psychologie (inspirée d’Antoine Vergote, e.a, p. 124, 131) et de la théologie pratique. Une théologie renouvelée de l’accompagnement spirituel pourrait voir le jour – note le préfacier –, par l’approfondissement de la notion de désir et de langage (le mémoire antérieur de l’A. portait déjà sur « les apories du langage religieux »). Née de l’expérience pastorale et y reconduisant, partant de l’expérience d’acteurs avisés (chap. i, sur « l’entretien compréhensif »), l’enquête écoute d’abord le point de vue des accompagnateurs, dans leur diversité (chap. ii), ce qui permet de dégager trois axes structurants, objets des chapitres suivants : « l’axe personnel, avec la question de l’identité (chap. iii), l’axe psychologique, à partir d’une réflexion autour du langage religieux et du désir (chap. iv) et enfin, l’axe institutionnel portant sur le rapport entre l’accompagnement spirituel et les normes institutionnelles » (chap. v). Cette trilogie est traversée par bien des mondes de pensée, mais aussi par tout un phylum biblique, entendu de manière très éclairante, d’Abraham à Jésus. Les questions particulières n’y manquent pas, comme de savoir si un mandat institutionnel ou une lettre de mission s’imposent dans la professionnalisation souhaitée, si l’ordination sacerdotale apporte une plus-value à l’accompagnement spirituel, ou s’il faut rémunérer un engagement par nature bénévole. Une pastorale « aussi vieille que l’Église » ne risque pas de disparaître, mais elle trouve ici de nouvelles ressources (« l’homme est son langage » ; la marque propre de l’homme est le désir) et une large perspective, missionnaire de bout en bout. Quelques enjeux importants sont finalement dégagés : la formation s’impose (dans des « écoles d’accompagnement spirituel »), un rituel d’investiture des laïcs pourrait être envisagé ; la gratuité demeure essentielle ; la participation des laïcs à la collation du sacrement de réconciliation reste à creuser. En annexe, 6 entretiens et une bonne bibliographie générale achèvent de faire de l’ouvrage un instrument de travail intéressant, d’autant que la collection où s’inscrit cette recherche présente la particularité d’offrir gratuitement le « pdf » de ses ouvrages, par ailleurs vendus sur le marché (<http://pul/uclouvain.be>). — N. Hausman s.c.m.

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