Au ch. 1, L'Éternel Féminin cite Goethe (2d Faust): «Et l'Éternel Féminin toujours plus haut nous attire». Avec Dante, Teilhard, etc., l'A. y lit un symbole fondant la vocation de la femme comme «religieuse au sens large» (19), selon son être propre. «La femme a un rapport plus direct à Dieu et par conséquent l'histoire de la spiritualité chrétienne présente un grand nombre de femmes mystiques» (25). 2. Un charme indéfinissable: séduites par Dieu, ces femmes usèrent de leur propre rayonnement - fût-ce avec réserve - pour «séduire», amener autrui à Dieu. 3. Un réalisme de bon aloi: engagement dans leur époque; soumission au réel et à l'expérience; formulation concrète et imagée des idées; sensibilité éveillée; courage lucide dans l'épreuve. 4. Le goût de la paix: qualité d'intériorité; refus de la violence; recherche du silence et de l'effacement. 5. Noces mystiques: ouverture sponsale en pur amour du Christ; ces épousailles, loin d'être «un long fleuve tranquille» (85), connaissent des nuits de l'âme. 6. Maternité spirituelle et de compassion donnant à ces femmes «d'engendrer des enfants pour Dieu, de les conduire à la foi» (97); sans jamais dédaigner les oeuvres de miséricorde. 7. Le don virginal: la consécration de la femme, au coeur du mystère chrétien, représente «un accroissement d'humanité» (104), libère et unifie la personne, l'achemine vers un «Univers entièrement virginisé» (Teilhard, cité p. 107). 8. 'Je suis fille de l'Église' (Th. d'Avila): appartenance qui se module en services directs; en offrande de soi et en prière, par intercession; en soumission aimante, sans naïveté; en sens du Corps mystique. 9. 'Une femme couronnée d'étoiles': Marie, Ève nouvelle, et le mystère de l'Église; Marie, épouse de l'Esprit, Mère pour tous «grâce à sa virginité» (127). On renoue ici avec le ch. 1, en relevant la parenté intime entre Marie - en sa personne concrète, singulière - et l'Éternel féminin: celui-ci est symbole de la Vierge, et non l'inverse (cf. H. de Lubac, volontiers cité). En conclusion: la proximité de ces femmes diverses qui, « de chair et de sang comme nous» (134), appellent «un nouveau féminisme à promouvoir» (137) ; et de citer J.-Paul II présageant pour le troisième millénaire «de nouvelles et admirables manifestations du 'génie féminin'» (143).
À ce dernier, ce livre d'une belle venue donne visage, esprit, coeur et âme, par l'évocation chaleureuse, sensible et spirituelle des femmes mystiques qui l'inspirent. - Ph. Wargnies, S.J.