L'etica di Romano Guardini. Una sfida per il post-moderno, éd. F.L. Marcolungo e S. Zucal
Col.Morale et droit - Recenseur : Bruno Clarot s.j.
Dans son «éthique» finale, R.G. tente de fonder les valeurs naturelles et chrétiennes. Il a beaucoup plus parlé des valeurs naturelles que des valeurs chrétiennes, car l'éthique naturelle est une anticipation de l'éthique chrétienne puisque l'homme est créé par Dieu à l'image divine. L'homme n'est pas coupé du chrétien. La liberté nous permet d'agir conformément ou non à notre nature, pour nous construire ou nous détruire selon nos choix. L'homme actuel concret est attiré vers le bien, mais handicapé par l'influence du mal en lui et dans le monde. Le salut offert par Dieu en Jésus-Christ fait appel à la liberté de l'homme pour être accepté activement.
C'est dans ce cadre de pensée que s'insèrent les 13 autres essais divisés en 4 sections: la première parle de la genèse et de l'évolution de la pensée de Guardini confrontée à Bonaventure, Augustin, Pascal et Kierkegaard. La seconde souligne son souci personnaliste et dialogal, sa dialectique dans la critique de la gnose (Böhme, Rose-Croix, Rilke, Th. Mann), le rapport entre le devoir éthique et la liberté, l'existence vue dans l'optique des «âges de la vie». Dans la 3e section, R.G. aborde la problématique théologique car, pour lui, la morale naturelle vit de la Révélation: sa vision morale, éthique chrétienne et conversion, puis «l'essence du christianisme». La 4e section concerne la politique: politique et morale, puis un inédit de 1933 sur le rapport entre morale chrétienne et totalitarismes, enfin la confrontation de sa pensée avec celle de Bonhoeffer face au nazisme.
Ces études riches et nourrissantes éclaireront plus d'un lecteur sur les rapports entre morale, nature et foi, car ce problème capital est toujours d'actualité pour construire un monde meilleur dans un contexte pluraliste. - B. Clarot sj