L’Eucharistie de Jésus, fondement de l’agir chrétien

Jean-Marie Hennaux s.j.
Théologie - Recenseur : Marie-Gabrielle Lemaire

Ce livre est l’édition du cours, dactylographié en 1973, que le p. Jean-Marie Hennaux a donné à l’Institut d’Études Théologiques de Bruxelles. Sa théologie morale est connue pour son ancrage dans l’étude de la Parole de Dieu qui lui a toujours permis de traiter les questions de théologie morale à l’aune de la théologie fondamentale. L’Écriture sainte nous fait découvrir Jésus comme le fondement personnel de l’agir chrétien, et nous permet de saisir dans l’Eucharistie l’assomption de toute son histoire et même, de toute l’histoire. « Ce qui détermine l’agir chrétien, écrit l’A., c’est l’histoire de Jésus, celle-ci récapitulant d’ailleurs l’histoire du peuple juif élargie jusqu’à la création et considérée dans son rapport à l’histoire de l’humanité entière. Selon cette perspective, les Mystères de la vie du Christ sont les “catégories fondamentales” de l’agir chrétien » (p. 10). Jésus est pour nous en effet la seule nourriture qui nous comble pleinement, et c’est dans cette plénitude, comprise à la lumière du mystère pascal, que l’Eucharistie se présente comme une réalité eschatologique. Aussi est-elle pour nous la « parousie sacramentelle » (p. 105). L’A. démontre le fondement eucharistique de l’agir chrétien en cinq chapitres. Le premier explore l’Évangile de Jean et la manière dont l’apôtre présente la vie même du Christ comme un repas. Le deuxième se penche sur l’acte eucharistique de Jésus comme le mémorial de toute sa vie. Le troisième met en relation eucharistie et agir dans l’évangile de Jean, à la lumière, notamment, du Lavement des pieds. Dans un quatrième temps, l’A. montre que l’agir chrétien ne s’ajoute pas à l’acte eucharistique de Jésus mais s’y intègre. Il en est particulièrement ainsi dans la célébration de la messe qui nous introduit dans le mouvement christique de la spiritualisation progressive de l’univers et de l’histoire. Celui qui participe à l’Eucharistie entre en effet dans l’acte d’amour extatique du Seigneur, et ce faisant, se livre à l’emprise sur lui-même de l’acte eucharistique de Jésus qui dépose sa vie pour la donner. « Pour nous, comme pour Jésus, la Cène est donc le lieu de la grande décision, le lieu de notre acte spirituel par excellence » (p. 126). Une réflexion est d’ailleurs ensuite proposée sur l’ancrage eucharistique de l’élection au cœur des Exercices Spirituels de saint Ignace. Le dernier chapitre considère l’Eucharistie en tant que « fondement et loi des différentes sphères de l’existence », avec une attention particulière aux institutions de l’Église, de la famille, et de la société économique et politique, la première fondant les suivantes. L’Église, c’est-à-dire le Corps du Christ, constitue en effet la res tantum du sacrement eucharistique, et c’est dans l’Eucharistie, sacrement de l’unité, que l’Église reçoit sa plénitude. Ainsi peut-on dire que « l’institution de l’Eucharistie est l’institution même de l’Église » (p. 134). — M.-G. Lemaire

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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