Pour fêter leur cinq-centième volume, les Sources chrétiennes ne
pouvaient mieux choisir que ce monument de l'Antiquité chrétienne,
où l'on voit l'unité de l'Église se fonder dans l'unicité même de
Dieu. Le texte de Cyprien (dont le latin reproduit celui de M.
Bévenot) occupe en fait un tiers du volume, autant que
l'introduction d'une part, les appendices et les index habituels,
de l'autre. La célèbre question des deux versions du chapitre IV,
l'une affirmant plutôt le primat de Pierre, l'autre, l'égalité
fondamentale des évêques, est derechef dirimée en faveur de
l'authenticité cyprienne des deux textes, liés à des circonstances
diverses (VIII; cf. 113 s.). Pour l'essentiel, «il ne peut être en
possession de l'habit du Christ celui qui déchire et partage
l'Église du Christ» (7,14); «Dieu est un et le Christ est un, une
est son Église et une la foi, et de même le peuple (plebs) lié par
le ciment de la concorde pour réaliser l'unité indivisible du
corps» (23,20). Les Notes ecclésiologiques complémentaires sont
décisives, en particulier sur la Cathedra (qui n'est pas Cathedra
Petri, en Unit 4), à propos de Extra ecclesiam foris (qui ne porte
pas sur les infidèles endurcis mais sur les païens, Unit 6) et au
sujet de la vacuité du baptême dispensé par les dissidents (Unit
11). De la très belle ouvrage, et une pierre milliaire sur le
chemin (eucharistique) de l'unitas. - N. Hausman scm