L'A., qui enseigne à la Fac. Notre-Dame à Paris et dirige la
Revue des Bernardins, présente ici un commentaire de la
prière dominicale, inspiré de l'enseignement oral de son maître, le
p. Th. Kowalski (1933-2003). Après en avoir examiné le contexte
immédiat dans Luc (Seigneur, apprends-nous à prier) et
dans Matthieu (Ne rabâchez pas comme les païens), il
compare les deux versions. L'étude de leur structure interne
l'amène à considérer la formule lucanienne comme la plus
authentique. Chacune des sept demandes est alors traitée
séparément. L'A. montre comment la 1e demande évoque le pardon des
péchés et le don de l'Esprit. Le sens de la 2e demande est
d'amplifier la 1e en l'étendant jusqu'à la limite du temps. La 3e
demande résume les deux 1ères: la «volonté de Dieu» y désigne son
dessein salvifique ainsi que le plan de ses actions. La 4e demande,
qui est centrale, concerne le pain «vital», Verbe incarné. La 5e
demande lie le pardon divin à la reconnaissance de notre péché et
au pardon que préalablement nous aurons accordé à nos débiteurs;
l'A. illustre son propos d'un commentaire de la parabole du
serviteur impitoyable. La 6e demande (mettre à l'épreuve? tenter?)
est traduite: «Ne nous livre pas à l'endurcissement». La dernière
demande, qui évoque le mal au masculin, propose une troisième
délivrance: la libération du démon…après la remise des péchés et
des dettes, et la guérison de l'endurcissement dans les tentations.
L'A. étaie ses arguments de près de trois cents citations vétéroet
néo-testamentaires. L'ouvrage est enrichi d'un index onomastique et
d'un index biblique. - P. Detienne sj