La Prière du père Teilhard de Chardin suivi de «Teilhard missionnaire et apologiste», éd. G. Chantraine sj et T. Dejond sj

Henri de Lubac s.j.
Spiritualité - Recenseur : Paul Detienne s.j.
Ce 24e tome des OEuvres complètes de Lubac reproduit l'ouvrage qu'il a consacré à la prière de Teilhard (2e édition, 1968), augmenté de plusieurs additions, dont une étude importante sur Teilhard missionnaire et apologiste. Fort d'une amitié de trente ans, équipé d'une riche documentation (incluant de la correspondance intime et des notes de retraites), spontanément animé d'un a priori favorable, l'A., qui se présente comme «pas spécialement teilhardien», dégage les axes de la vie spirituelle de Teilhard (le Christ cosmique, les extensions de l'Eucharistie…), ses accents pauliniens et johanniques, son caractère ignatien, sa dévotion mariale (fidélité au chapelet quotidien)… Tout en concédant que cette spiritualité n'est pas universalisable («la considération de la mort au péché ne s'y trouve pas explicitement présente»), l'A. défend, de manière convaincante, l'orthodoxie de Teilhard: il n'est pas panthéiste.
Il lui trouve des prédécesseurs: Irénée, Raban Maur, Bérulle… Il étaie son texte par d'éclairantes citations: «De Vous toutes les initiatives, à commencer par celle de ma prière… Si l'univers est plurinoosphérique, son super-centre ne peut être que le Christ…». Les commentateurs anti-teilhardiens (le P. Philippe de la Trinité, Dom Frénaud, H. Rambaud, Mgr Combes, le P. Garrigou-Lagrange, Maritain) voient leurs appréciations diversement qualifiées: affirmations gratuites, contresens, exégèse aberrante, ignoratio elenchi, caricature outrageusement forcée… Teilhard, nous dit-il, appelait de ses voeux un nouveau concile de Nicée, qui définirait «les relations d'existence et d'influence reliant l'un à l'autre le Christ et l'Univers». Il ne manque pas de relever dans les oeuvres de Teilhard ce qu'il appelle: des formules ambiguës (néo-christianisme; une troisième 'nature', cosmique, du Super-Christ évoluteur…), des imprécisions, des insuffisances, des simplifications à outrance, des expressions excessives, téméraires, unilatérales, maladroites… Retenons du portrait qu'il dresse de Teilhard son honnêteté foncière, son obéissance, sa sérénité dans l'adversité. Et notons que les vocables Trinité, Père, Saint-Esprit sont partout absents. - P. Detienne sj

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