La Trinité II (livres IV-VIII), éd. P. Smulders, G.M. de Durand, Ch. Morel et G. Pelland

Hilaire de Poitiers
Histoire de la pensée - Recenseur : Albert Chapelle s.j.
La première traduction complète du De Trinitate d'Hilaire (A. Martin et L. Brésard, coll. Les Pères dans la foi, 3 vol., 1981) était revêche. Celle-ci est fondamentalement l'oeuvre du P. G.-M. de Durand (✝) entièrement revue par le P. Ch. Morel et le P. G. Pelland. Elle est lumineuse, fidèle au mouvement de la pensée, même si elle a dû à l'élégance sacrifier l'imperatoria brevitas d'Hilaire. Le texte est celui édité par Smulders dans le CCL, «y compris la disposition des paragraphes et leur numérotation» (p. 187). Les raisons critiques des modifications apportées sont données par J. Doignon (✝) (p. 167-186). Le même auteur propose une étude rhétorique de l'art d'H. (p. 145-166). L'introduction historique, littéraire et théologique est de M. Figura traduite par A. Courbon-Koesters: Hilaire (✝ 364/367), son oeuvre et son temps (p. 11-45). Elle donne la genèse, le plan et le contenu d'un ouvrage écrit entre 356 et 360, dont le titre inauthentique a varié pour mieux en cerner l'objet: De Fide (I-III) et Contra Arianos (IV-XII) (p. 53). La table détaillée des matières de l'ouvrage (p. 54-75) ne dispense pas de se référer aux ch. 20-36 du Livre I où Hilaire dessine après coup, semble-t-il (I, p. 243 n. 4), le développement de son Traité (p. 243-273). Parmi les aspects doctrinaux de l'ouvrage, l'introduction en relève les positions trinitaires et christologiques, d'une rigoureuse orthodoxie nicéenne qui ne se confond pas avec l'usage de l'homoousios. La lutte pour la vraie foi (notamment contre le prédécesseur de S. Ambroise, Auxence de Milan, p. 131), n'exclut pas chez H. une tentative de conciliation entre l'homoousios et l'homoiousios dans le livre des Synodes (p. 119). Les trois premiers livre
s (tome I), après avoir rapporté la recherche religieuse d'Hilaire (I,1-14), exposent la doctrine d'après le symbole baptismal, en soulignant l'unité et la distinction du Père et du Fils. Les livres IV à VIII (tome II) discutent Arius dont la lettre à Alexandre est deux fois retranscrite (tomes IV,12-13 et VI,4-6). Contre Arius, H. entend prouver d'abord par l'Ancien Testament (Dt 6,4) l'engendrement éternel du Fils (L. IV) et la vérité de sa divinité (L. V). Celle-ci est manifeste dans le Nouveau Testament (L. VI) où l'évangile de Jean enseigne l'humanité et la divinité de Jésus Christ, un avec le Père (L. VII, «le plus important», VII,1) d'une unité de nature dont l'Eucharistie est le sacrement et l'Esprit le sceau (L. VIII).
Ce schéma ne dit rien du souffle qui anime l'ouvrage. L'A. y exprime pathétiquement le dilemme du croyant dont le silence autant que la prédication peuvent offenser la foi de l'Église (VII,1) violentée par les hérétiques (II,2-5). Le même souffle inspire les humbles prières (I,37; VI,19) du confesseur de la gloire divine. Le P. A. Solignac a effectué une révision d'ensemble (I, p.7) de cette édition particulièrement soignée. Signalons la traduction de unius par «monade» (II, p. 22) et de singularis par «solitaire». Vu la répartition des sous-titres, la table des matières ne reprend pas la numérotation des paragraphes. - A. Chapelle, S.J.

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