La verità crocifissa. Il pensiero cristiano di fronte all'alterità

Giuseppe Ruggieri
Théologie - Recenseur : Bruno Clarot s.j.
Professeur de théologie à Catane, G.Ruggieri a aussi donné des cours à la Grégorienne et à Tübingen. Il dirige la revue: Cristianesimo nella storia.
Nous sommes confrontés à un pluralisme radical des cultures, des religions et des valeurs où l'autre n'accepte plus d'être simplement toléré dans sa vie privée, mais veut pouvoir s'exprimer publiquement avec sa différence. La théologie chrétienne est-elle capable de s'adapter à cette situation? Oui, répond l'A., mais à certaines conditions.La masse des gens ne s'intéresse pas à la théologie, surtout si elle évolue et se rénove. Nous sommes tous des «pèlerins de la vérité». Le chrétien espère la glorification de tous les hommes et, pour ce motif, il supporte leurs diversités face au Royaume et tient compagnie à Jésus «qui est en agonie jusqu'à la fin des temps» (Pascal). Jésus est la Parole de Dieu incarnée qui manifeste vraiment Dieu et son dessein de sauver tous les hommes qui l'accueillent. Mais cette Parole, et surtout celle de la croix, est-elle accessible à des non-chrétiens?
Saint Thomas disait que la théologie est une science «subalterne», car elle reçoit de l'extérieur les principes qui la régissent; ici elle les reçoit de la foi vécue au Christ crucifié et ressuscité, et tente de communiquer aux autres l'espérance qui la fait vivre. Autrefois elle s'aidait de différentes philosophies auxquelles il fallait ajouter la lumière de la Révélation pour compléter la démonstration. Certes on trouve d'autres types de démonstration: Pascal avec les raisons du «coeur»; Rousselot avec «les yeux de la foi» qui éclairent et renforcent la volonté aimante; etc.
Depuis «le cours de linguistique générale» de Saussure en 1913, puis de Wittgenstein, Heidegger, Ricoeur, Habermas et leurs méthodes irréductibles entre elles, on sait qu'il est impossible de construire une explication globale et unique de la réalité, valable pour tous. Ici, les philosophes de l'altérité (Buber, Rosenzweig, Levinas, etc.) peuvent nous aider. Mais Ruggieri désire se passer d'eux pour rendre compte de sa propre espérance, en souhaitant que ses interlocuteurs le comprennent et peut-être mieux qu'il ne se comprend lui-même.
En parlant de Dieu en Jésus-Christ incarné, l'A. est amené à une compréhension nouvelle de l'union hypostatique et de l'altérité. Il conclut que le Fils est nécessaire à l'être du Père, tout comme l'Esprit. En Dieu, la relation est substantielle, ouverture absolue venant du Père et retournant vers Lui dans l'Esprit. C'est à cette ressemblance que nous avons été créés. Dieu nous a sauvés (et nous sauve encore) alors que nous étions et restons pécheurs. Il agit de même envers les hommes de toutes les religions afin de les convertir et de les sauver avec leurs différences par rapport à Lui. Ces quelques flashes voudraient faire deviner le type de démonstration utilisé par G. Ruggieri. Il oblige à réfléchir. - B. Clarot sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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