Le corps souffrant. De l'un à l'autre Testament

Yves Simoens s.j.
Écriture Sainte - Recenseur : Jean Radermakers s.j.
Un volume d'un grand intérêt exégétique, théologique, et profondément humain. Nous passons tous par la souffrance et les douleurs de notre corps nous rappellent, s'il le fallait, notre naturelle fragilité. Comment la Parole de Dieu, de l'un à l'autre Testament, nous dit-elle la manière dont sa présence s'insère jusqu'en nos corps souffrants, pour les consoler, les guérir, les faire vivre? C'est ce que l'A., exégète jésuite enseignant au Centre Sèvres de Paris, bien connu par son monumental commentaire de saint Jean (cf. N.R.T. 130 [1998] 290) et ses pénétrants essais Entrer dans l'Alliance (Paris, Médiasèvres, 2001) et Le Cantique des Cantiques (Bruxelles, Lumen Vitae, 2004).
Sa maîtrise des structures littéraires et la finesse de son interprétation donnent leur pleine mesure dans l'exégèse de quelques textes choisis dont la lecture nous aide à approfondir notre réflexion sur le mystère de la souffrance. Nous y pénétrons par le porche des Psaumes, où se croisent pénitence et reconnaissance; nous rencontrons ensuite le «Serviteur» du livre de la Consolation en Isaïe, et son épouse, la Fille de Sion (Is 52-54); puis nous assistons à l'avènement de la liberté créée en l'homme et la femme par une lecture de Gn 2 et par «l'épreuve bienheureuse» du jardin d'Éden sous le regard de Dieu en Gn 3, avec en complément l'événement de la «désolation homicide» en Gn 4. Alors vient le récit du déluge ou le constat du mal par Dieu (Gn 6 à 9) et l'assèchement de la terre «comme s'il fallait tout perdre pour découvrir la solidité du créé.; la logique pascale anime tout dès à présent» (p. 124). Nous voici au centre de notre réflexion: le personnage de Job nous prend en charge (Jb 31), lui le juste qui souffre, et la Chérie du Cantique nous dépeint la souffrance d'aimer (Ct 5,2-8). L'évangile ouvre alors ses secrets avec «la guérison de l'aveugle-né et ses implications sociales» (Jn 9), nous introduisant à la lecture des «signes» comme ouverture à notre réalité d'enfants du Père en Jésus, bon Pasteur et Porte des brebis. Finalement, Jésus lui-même nous présente en acte la Sagesse de la croix (Jn 19,23-42), transformant nos atrocités en grâce de paix, et nous faisant passer dans la Vie. La conclusion, en ouverture, nous fait méditer le Ps 91, psaume de confiance qui accompagne le deuil, relu à la lumière du Vivant.
Ces chapitres reflètent un enseignement au Centre Sèvres (département d'éthique biomédicale). L'A. fait suivre son commentaire du texte structuré des passages qui ont fait l'objet de ses leçons, nous donnant de percevoir comment il procède. Nous le remercions de nous faire partager son travail de réflexion sur la souffrance à base d'Écriture; tout au bénéfice de notre prière, de notre compassion, de notre action. - J. Radermakers sj

newsletter


la revue


La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

contact


Nouvelle revue théologique
Boulevard Saint-Michel, 24
1040 Bruxelles, Belgique
Tél. +32 (0)2 739 34 80