Écrite en deux fois à quelques années de distance, cette sorte
de lectio divina d'un exégète renommé lit et
relit le Cantique des cantiques, pour nous offrir le
« commentaire lucidement sauvage » (p. 13) d'un moine
aguerri. On ne perd jamais de vue la lettre du texte, dans ses
variantes linguistiques ou patristiques, mais c'est pour l'entendre
dans son chant le plus haut. Alors, toute l'Écriture semble lui
faire écho, même St Paul (2 Co 2,14-16, p. 155-156), et tout se
récapitule dans l'ultime phrase du Poème : « Sois
semblable pour toi [lekhah]. Tout est là, je crois.
« Sois pour toi ! » Je ne désire
qu'une chose, c'est que l'autre soit pleinement lui-même. Et s'il
s'agit de Dieu, « que Dieu soit Dieu » en son lieu,
« sur les montagnes de baumiers », présent ou absent,
qu'importe, proche et transcendant, certes, beauté tendre et
fuyante, oui, mais avant tout : tout à lui, et seulement alors
tout à moi ! (…) Tel est mon désir : je le veux
infiniment proche et absolument transcendant. Je le veux tel qu'Il
est et tel qu'Il se veut. » C'est, pour reprendre le titre, le
désir du Désir, infini. - N. Hausman s.c.m.