Dans cette belle collection «Littérature ouverte» (cf. NRT
122 [2000] 310s.), R. Bichelberger propose un petit mais consistant
ouvrage consacré à la faiblesse. Après avoir évoqué - et elles ne
manquèrent pas en cette fin de deuxième millénaire - des figures de
l'humaine faiblesse, qui sont autant d'icônes (p. 19) en qui le
Très-Haut (-Bas?) se manifeste à l'oeil attentif, sont appelés «à
la barre» quelques témoins bibliques: Esther, Jonas, … jusqu'à ce
que Dieu s'en remette à la faiblesse de «la petite Marie» (57).
L'A. étonne, et rebondit à la fois, quand il explore la littérature
pour déceler, dans les paradoxes de la «cahoteuse liberté humaine»
(p. 72) - qui va jusqu'à crier: «En marche, vous les humiliés…» (p.
99) -, une invitation réitérée à deviner au creux de toute
faiblesse, ce Dieu «plus présent à vous que vous ne l'êtes
vous-même» (p. 103). C'est un appel à habiter cet état en espérant
de la même espérance que le Créateur. Un livre petit par la taille,
mais grand par l'invitation à se mettre debout. - Ét.R.