Le sacrement de la communion. Essai d'ecclésiologie fondamentale

Benoît-Dominique de La Soujeole
Théologie - Recenseur : Noëlle Hausman s.c.m.
Présenté comme un «essai d'ecclésiologie fondamentale», l'ouvrage reprend une thèse présentée à Fribourg sous la direction du P. J.-P. Torrell et s'attache en effet à rendre compte de l'être de l'Église, communauté une et unique (p. 9). La première partie entend Vatican II comme point d'aboutissement du renouveau ecclésiologique récent, marqué par la philosophie sociale et la sociologie; les indications magistérielles du dernier siècle y pointent vers une ecclésiologie qui n'est pas d'abord sociale, mais de communion; or un bref parcours de la «littérature (chrétienne) non scientifique» et de la «littérature scientifique» montrent que la réception de Vatican II est incomplète, au moment même où le magistère postconciliaire proposait, pour éviter les oppositions récurrentes entre institution et mystère, une réflexion plus poussée sur la notion de sacrement, où la grâce précède toujours (p. 148).
La deuxième partie choisit Vatican II comme point de «redépart» d'un renouvellement, conditionné par une approche plus déterminée de la visibilité ecclésiale («la pleine visibilité suppose la participation à tous les moyens de grâce et la visibilité des effets de la grâce reçue», p. 178), et par une critique de ce que l'auteur appelle «la pensée en binôme» (selon laquelle l'Église serait Corps mystique et société, communion et société, structure et vie, etc.); or, pour Vatican II, ce sont les relations qui font l'Église, dans la diversité qui la compose: «la recherche du principe de cette unification constitue, au plan ontologique, la question première de l'ecclésiologie, et au plan moral, le prolongement nécessaire» (p. 241).
La troisième partie propose alors une voie pour la recherche, à partir des notions de sacrement et de communion, et la confronte aux questions les plus actuelles de l'ecclésiologie. Sacramentalité de l'Église et communion ecclésiale sont ainsi précisées et appliquées aux domaines du droit canon, de la primauté pontificale, de l'oecuménisme, de «l'une et unique Église, universelle et locale». La conclusion générale ouvre sur l'étude de la pastorale et de la mission. Une bibliographie consistante et un index (où manquent quelques noms utiles) achèvent le parcours. Malgré quelques négligences (e.a. la répétition d'une note, p. 59; cf. p. 38) et le côté touffu de certains raisonnements (e.a. p. 304: la tripartion communion théologale, communion sociale, communion diaconale se révélera-t-elle vraiment structurante dans l'avenir?), l'ouvrage se recommande par son ampleur, sa documentation, son discernement. Il se pourrait qu'avec lui soit effectivement née «l'ecclésiologie fondamentale», et ce serait beaucoup. - N. Hausman, S.C.M.

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