Le sfondo mistico della teologia. La lezione breve di Anselm Stolz

F.A. Bressan
Spiritualité - Recenseur : Bruno Clarot s.j.
Bressan veut montrer qu'entre le Syllabus (1864) et Vatican II la théologie a bougé plus qu'on ne croit. Il présente un des théologiens les plus représentatifs de ce renouveau, A. Stolz (1900-42), né près de Düsseldorf, qui grandit en Alsace. Après son aîné, il entra chez les bénédictins qui remarquèrent son esprit original et l'envoyèrent au St-Anselme à Rome pour y achever sa théologie. Il se passionna pour la Somme de saint Thomas et présenta sa thèse sur la foi chez saint Thomas dans le sens de Rousselot. Trop originale, elle fut refusée, mais il put la retravailler et la faire accepter. Il enseigna la philosophie, puis la théologie dogmatique à Rome. Son collègue, Peterson, l'encouragea à faire sortir la théologie de son étroitesse et de son rationalisme. En 1935 Stolz fit une expérience mystique et dès lors s'intéressa à la théologie spirituelle. En 1936 il publia son livre le plus fameux, Théologie de la mystique, qui osait relativiser la méthode néo-scolastique en vigueur dans l'Église. Il réhabilita la pensée de saint Anselme et composa une série de manuels de théologie dogmatique que la mort, causée par le typhus, ne lui permit pas d'achever.
Il fut l'un des grands artisans du renouveau théologique du XXe s. en voulant remonter aux sources de la pensée de saint Thomas, à savoir l'Écriture et les Pères de l'Église. Il proposa une théorie du surnaturel moins extrinsèque et plus personnelle, trinitaire, christocentrique et débouchant sur une spiritualité et une contemplation. La théologie ne doit pas quitter l'expérience de la foi et l'écoute de la révélation.
Bressan note les limites de la pensée du grand bénédictin: formé par la néoscolastique, Stolz ne réussit pas à se défaire totalement de l'abstraction; il profita des progrès de l'exégèse allemande protestante sans en tirer toutes les conclusions à propos de l'exégèse patristique; il défavorisa les Pères latins et l'école mystique espagnole; faute d'une philosophie plus centrée sur le sujet, il expliqua imparfaitement l'appropriation par la foi des contenus objectifs du dogme…
Ce petit volume est très riche et réveille le souvenir d'un penseur original porteur d'un message encore valable aujourd'hui, mais exigeant et basé sur l'expérience spirituelle. Parmi ses disciples, on peut citer J. Leclercq, Vagaggini, Löhrer et surtout Salmann. - B. Clarot sj

newsletter


la revue


La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

contact


Nouvelle revue théologique
Boulevard Saint-Michel, 24
1040 Bruxelles, Belgique
Tél. +32 (0)2 739 34 80