Les 7 péchés capitaux ou ce mal qui nous tient tête, avec L. Adrian
Pascal IdeMorale et droit - Recenseur : Alain Mattheeuws s.j.
Visitant ainsi les péchés capitaux, les auteurs leur donnent «vie» avec un humour qui construit. Dit sans ironie, un péché peut en cacher un autre: ce souci de vérité transparaît dans la présentation, les encadrés, les références. Être vrai pour être heureux car, selon saint Thomas, l'homme est fait pour le bonheur. Par sept fois, il s'agit de définir l'acte mauvais, de saisir pourquoi il s'agit d'un péché capital (par ses conséquences et ses liens avec d'autres péchés), de le découvrir et de le reconnaître sous ses formes diverses, d'y remédier par les moyens appropriés. Ce dernier aspect souligne le ton très optimiste de cette pédagogie et les paroles de réconfort qui parsèment le dédale de ces descriptions.
Les conseils concrets abondent avec le risque de transformer le récit en livre de recettes pour qui ne situe pas l'expérience spirituelle au niveau de l'incorporation libre au Corps du Christ mort et ressuscité. D'ailleurs l'inscription de ces analyses au coeur des voies traditionnelles (purgative, unitive, illuminative) aurait pu éviter certains risques (sectorisation de l'aventure spirituelle) d'interprétation auprès des lecteurs. Par contre, les descriptions de scènes familiales les plus ordinaires aideront tous les éducateurs désireux d'éclairer les parents comme les enfants. Chaque étude de péché est accompagnée aussi d'une présentation d'un film. Cette culture cinématographique et les références littéraires transforment le livre en un roman passionnant. Ce qui aurait pu être austère et rébarbatif amuse, fascine, dérange, déconcerte: en bref, rencontre de certains aspects de notre culture occidentale. Une bibliographie synthétique et utile est offerte. On regrettera l'absence notable de références à la tradition théologique, morale, et éducative des exercices spirituels de saint Ignace.
Ce septénaire de péchés n'est certainement pas à mettre en parallèle avec les sept sacrements. Le Bien n'est jamais à situer de la même manière que le Mal et les vertus seraient toujours à étudier en priorité. Ce livre «capital» aidera cependant chacun à une plus grande conscience (psychologique, morale et spirituelle) de la portée de ses actes les plus humains, parfois trop humains, hélas! - A. Mattheeuws sj