Quand un ancien supérieur majeur conte l'histoire récente de sa
«valeureuse petite société de vie apostolique» (où les évêques ne
manquent pas), il a beau affirmer qu'il s'en tient à un travail de
chroniqueur sans recul, il nous entraîne dans une épopée qu'on ne
savait pas si mouvementée, ni d'ailleurs si exemplaire, dans tous
les sens du terme. Depuis la congrégation interdite (1903) jusqu'au
Concile et ses suites, les Eudistes ont fondé en Amérique latine et
au Canada dès avant la Grande guerre, cherchant toujours à
retrouver l'oeuvre des séminaires pour laquelle ils étaient nés,
mais plus souvent se dévouant dans leurs collèges et paroisses. Si
leurs communautés forment parfois, comme en France, de remarquables
galeries d'originaux (157), leurs talents de bâtisseurs et de
gestionnaires étonnent, comme leur capacité à décider de caps
nouveaux quand les circonstances l'indiquent, et ce fut
incroyablement fréquent ainsi que le symbolise discrètement
l'exemple du Père Vénard lui-même: Mgr Lustiger lui demanda de
faire redémarrer le séminaire d'Orléans (383), alors qu'il venait
d'être élu président des supérieurs majeurs de France (390).
Cartes, liste des évêques, index des noms propres achèvent ces
alertes chroniques qui ne manquent pas d'informer courageusement
sur les enjeux les plus délicats des chapitres généraux, mais
aussi, sur leurs fondements dans la spiritualité de l'institut. -
N. Hausman scm
