Le titre de cet ouvrage a été particulièrement bien choisi par
l'A. car il permet d'entrée de jeu d'être en phase avec le
contenu : certains membres de la Compagnie de Jésus jouèrent
un rôle non négligeable dans l'éclosion du « nationalisme
flamand ». Mais, et ceci me semble le plus important, l'action
de ces religieux reposa sur un mélange de motivations assez
diverses et dans des proportions assez variables, qui engendrèrent
un phénomène pour le moins complexe : méfiance presque aussi
grande à l'égard du français que du « flamand
hollandais », souci de la justice à l'égard de la population
et de sa culture, réelle volonté de transmettre la foi dans la
langue des fidèles concernés, proximité avec le maurrassisme, etc.,
sans oublier, dans certains cas, une sorte de fronde dans le chef
de jésuites en formation à l'égard de leurs supérieurs. Signalons
également que l'A. a très judicieusement replacé l'objet de son
étude dans le cadre plus large de la vie de l'Église de Belgique
confrontée aux mêmes difficultés. Sans doute l'ouvrage
intéressera-t-il plus particulièrement un lectorat belge. Mais il
serait malvenu de le réserver à ce seul public : toute forme
de catholicisme vécu sur fond de nationalisme mérite toujours
d'être connu par le plus grand nombre.
L'A. me permettra certainement de terminer sur une note qui ne se
veut en aucun cas déplacée : son étude est rédigée en…
français ! - B. Joassart s.j.