L'ouvrage est fait de quatre parties. Tout d'abord une relecture des textes conciliaires, une démarche qu'on ne peut qu'apprécier, sous peine de tomber dans le «connu, connu» avec toutes les bévues que cela peut engendrer. Dans un second temps, l'A. nous présente un aperçu de l'histoire du laïcat depuis les origines jusqu'au Concile; entre autres, est bien mis en évidence que, dans une Église qui jusqu'alors était plus fortement «hiérarchisée» et dominée par les clercs, le rôle des laïcs n'était pas rien; ceux-ci n'étaient pas uniquement des «sujets» sans consistance, tandis que, durant le demi siècle précédant le Concile, bien des réflexions furent menées pour mieux mettre en valeur leur place. Les deux dernières parties s'enchaînent tout naturellement, qui présentent l'effervescence des années suivant le Concile au sein d'«un catholicisme ébranlé par la crise de civilisation», puis les «maturations et apaisements».
L'enquête est certes fortement centrée sur l'Église de France. Mais un tel livre a le mérite de donner un panorama des réalités ecclésiales où l'action des laïcs est bien réelle. En même temps, il fait mieux comprendre que l'Église est une réalité bien spécifique et complexe, qui ne fonctionne pas uniquement sur base de critères politiques, sociologiques et autres du même genre, et dans laquelle, tout en préservant le caractère «institutionnel » qui ne peut jamais être mis entre parenthèses, la prise en compte de la «richesse» de tous ses membres est certainement le meilleur critère pour que la mission de cette Église soit menée à bien. - B. Joassart sj