La Révolution française crut qu'elle ferait disparaître la
pauvreté. Il n'en fut rien. Et la révolution industrielle ne fut
pas uniquement source de richesse et de bien-être pour tous, loin
de là. Dans ce volume qui peut être abordé par un large public,
P.P. nous donne, à travers de très nombreux cas concrets, comme une
«radioscopie» du monde de la pauvreté dans la France des deux
derniers siècles: il présente successivement les différentes
catégories de personnes vivant dans la précarité, souvent la plus
insupportable, et leurs conditions de vie. Mais il faut sans doute
insister sur les pages consacrées à la seconde moitié du 20e
siècle. La reconstruction d'après la deuxième guerre mondiale eut
certes des effets positifs; mais, pas plus qu'au temps de l'utopie
révolutionnaire, la pauvreté n'a pas pour autant disparu: il suffit
de se rappeler l'action de l'abbé Pierre, comme d'ailleurs d'autres
acteurs particulièrement sensibles aux différentes formes de la
misère, tel Mgr Rodhain ou Joseph Wresinski, pour en prendre
conscience. Signalons la «Chronologie de la France charitable et
sociale (1789-2004)» (p. 286-293) qui, malgré la tournure assez
sèche que peut présenter une telle nomenclature, n'en est pas moins
éclairante sur une histoire souvent dramatique. - B.J.