Les pratiques discursives du Congo-Belge au Congo-Kinshasa. Une interprétation socio-linguistique
Nyunda ya RubangoMissions et jeunes Églises - Recenseur : Gérard Pilipili
Les deux textes sur le discours «colonial et missionnaire» au Congo belge (p. 65-83 et 85-119) me paraissent particulièrement soignés. L'A. y souligne une grande parenté de pensée entre le premier prêtre congolais, l'abbé Stefano Kaoze (ca. 1885-1951) et le premier évêque du Congo belge, Mgr Victor Roelens (1859-1947). On pourrait néanmoins regretter que, dans ce contexte, NYR ne montre pas suffisamment la différence entre le «projet colonial» et le «projet missionnaire». Quand on constate le nombre de fois que l'A. accouple les termes «colonial et missionnaire», «colonisation et évangélisation», «missionnaires et colonisateurs» (voir notamment p. 36, 37, 68, 71, 72, 78, 80, 81, 82 n. 2, … 210, 214, 216, 217…), on finirait par croire qu'il y eut identité parfaite entre les objectifs des deux projets. Il est vrai que NYR énumère aux p. 86-87, mais sans citer sa source, cinq objectifs majeurs du «discours missionnaire». Il aurait été souhaitable qu'il aligne également les objectifs du «discours colonial».
On remarquera, pour terminer, qu'une coquille s'est montrée réfractaire à toute correction; il s'agit du terme «innocent» et de ses dérivés, écrits «innoncence» (voir p. 78, 98, 117, 121, 149, 152). À la p. 163 n. 1, il faudrait, sans doute, lire «En 1894 le Mwami Rwabugiri se place sous protectorat allemand» et non le «Mwami Musinga».
Une bonne bibliographie générale clôt le livre qui reste, malgré ma remarque sur les projets «colonial et missionnaire», une excellente contribution pour tous ceux qui oeuvrent pour l'amélioration des rapports entre le Congo, le Rwanda, le Burundi et la Belgique. - G.K. Pilipili (Éc. afr. de Bruxelles).