Lueurs d'aurores. Quelques clés pour que chantent en nos coeurs les Écritures

José Reding
Écriture Sainte - Recenseur : Jean Radermakers s.j.
Sous une couverture éclaboussée de soleil, l'A., théologien du Namurois, professeur au CeFoC et à Lumen Vitae, entreprend de nous fournir des clés pour une lecture savoureuse et dynamique de l'Écriture. En huit brefs chapitres truffés de citations d'une nuée d'auteurs modernes, il nous fait travailler sur des textes bibliques réputés difficiles. Il procède en trois temps: 1) la «poubelle» où l'on jette des passages «refusés»; 2) l'étude austère qui mobilise l'attention sur la lettre du texte; 3) l'«arrangement nouveau sur l'étagère» qui fait trouver des significations «nouvelles». Font l'objet d'ateliers: les récits de Caïn et Abel (Gn 4), la ligature d'Isaac (Gn 22), les dits de Jésus sur le pur et l'impur (Lc 11), sur l'amour des ennemis (Lc 6), le symbole des apôtres en sa double version face à Lc 24 et Mt 25, la «non-évidence» de Dieu et les relations au Père à partir de Mt 21 (les deux fils), l'articulation des christologies et la confession de Pierre (Mt 16).
Ce sont des thèmes, on le remarque, qui touchent à la «théologie dogmatique». Les clés sont nommées dans les titres de chapitres, volontiers provocateurs ou sophistiqués: «saveur d'une parole brisée en groupe», «un peu de sens, grâce à l'heure de notre histoire», «passer de l'histoire critique à la mémoire vive», «un scénario à briser de façon permanente», «l'air tonique de la non-évidence de Dieu», «le non-lieu d'un double décentrement»…
Beaucoup de bonnes choses dans ces pages: des réflexions pertinentes, des procédés astucieux, des parcours ingénieux, des prétendues évidences bousculées. La méthode, somme toute, n'est pas étrangère à Thomas d'Aquin; elle est déjà classique dans le Talmud. À vrai dire, on eût aimé plus de simplicité dans le langage et dans la manière de présenter la marchandise, et moins de polémique. L'essentiel, en effet, est-ce la nouveauté à tout prix, ou ce qui favorise l'union à Jésus vivant? Dommage qu'il faille être «initié» pour pénétrer dans le sérail de l'A.! Que l'existence de Dieu ne soit pas «évidente» puisqu'elle ne tombe pas sous le sens, c'est trop clair: ne parlons-nous pas de «foi», qui est tout ensemble grâce et acte volontaire basé sur des «signes»? Ce que nos prédécesseurs appelaient «accueil de la révélation dans la foi», on peut l'appeler «bonne nouvelle de la non-évidence de Dieu», mais s'agit-il de la même expérience?… Bref, lire l'Écriture avec ceux qui n'ont plus de mémoire biblique, ce n'est pas chose aisée. Nous savons gré à l'auteur de s'y essayer en apportant toute une panoplie de schémas, d'outils et de références littéraires… mais ce livre serait tellement meilleur s'il était moins compliqué! - J. Radermakers, S.J.

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