Memoria del Concilio. Diez evocaciones del Vaticano II

S. Madrigal Terrazas
Histoire - Recenseur : Bruno Clarot s.j.
«Église, qu'as-tu fait du concile?». C'est la question qui se pose naturellement 40 ans après cet événement capital. L'A., professeur de théologie à l'Université Comillas de Madrid, y répond en résumant les réactions de 10 témoins directs assez variés: Y. Congar, L.-J. Suenens, J. Guitton, H. Küng, G. Torrente Ballaster, Pilar Bellosillo, K. Rahner, J. Jimenez Lozano, K. Barth, P. Arrupe. Parmi eux, 4 laïcs dont une femme, 4 théologiens, un Cardinal et un Général jésuite. Les 4 Espagnols sont: une femme, un écrivain, un journaliste, un jésuite. Ce choix paraît cependant valable, car il comporte cinq hommes de premier plan.
Y. Congar op, dans son «Journal du concile», montre bien le fil conducteur et la trame de ce concile que ses différents livres avaient déjà bien préparé en présentant une vraie réforme de l'Église, mais sans rupture avec le passé et avec un rythme modéré. Il avait pointé quelques grands objectifs: collégialité, oecuménisme, liberté religieuse, mission de l'Église dans le monde, spiritualité des prêtres. Le Cardinal Suenens fut un des 4 modérateurs (présidents) du concile après la première session. Il proposa un plan de travail qui recentra les activités du concile et facilita sa marche; après le concile, il poussa l'application des décisions conciliaires sur la co-responsabilité et l'oecuménisme. Jean Guitton, philosophe laïc, et Pilar Bellosillo (déléguée des mouvements féminins catholiques) soulignent le rôle du laïcat, l'oecuménisme, l'ouverture au monde moderne et la distinction entre l'essentiel et l'accessoire dans la foi et son expression doctrinale. G. Torrente Ballester, écrivain et journaliste au concile, insiste sur les mêmes points et ajoute la compétence des laïcs en matière de foi (sensus fidelium). H. Küng, un des grands théologiens d'alors, - mais désavoué plus tard par l'Église pour ses écrits iconoclastes -, dit que le concile fut la réalisation d'une grande espérance et qu'il a entrepris des réformes sérieuses en valorisant la Bible, le laïcat et l'adaptation de l'Église aux diverses cultures. K. Rahner, autre grand théologien, n'a pas écrit ses mémoires conciliaires, mais a répondu à des interviews sur le concile; tout en appréciant la richesse des grands documents sur l'Église, la révélation et l'Église dans le monde, il a insisté sur le fait que le concile n'était qu'un début, une orientation à poursuivre plus loin.
P. Arrupe, élu Général des jésuites en 65, assista à la dernière session et prit sa part dans la rénovation de la vie religieuse par le retour aux sources et l'adaptation aux temps nouveaux; puis, après le concile, dans les grands synodes des évêques, il associa le service de la foi et la promotion de la justice. L'écrivain espagnol, J. Jiménez Lozano a suivi le concile pour un journal et a souligné les résistances des catholiques espagnols devant le concile en général et la liberté religieuse en particulier. Enfin le théologien calviniste, K. Barth, ne put assister au concile pour cause de maladie, mais il tint à venir à Rome en 1966 pour donner ses réactions devant les textes conciliaires. Il posa 10 séries de questions à un groupe de théologiens comprenant Bea, Ottaviani, Rahner, Ratzinger, etc. Finalement il reconnut qu'il existe certes des différences entre catholiques et protestants, mais qu'elles ne sont pas insurmontables.
En conclusion, l'A. nous dit qu'il a voulu donner un second souffle au concile et en faire une relecture vivante. Il regrette que dans les discussions actuelles sur le concile, détracteurs et partisans semblent ne jamais avoir lu ses textes et le réduire à quelques thèmes sélectionnés fort subjectivement. Il faut remercier S. Madrigal de nous faire revivre le concile de façon variée et de nous donner le goût d'en lire les textes. - B. Clarot sj

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