Mère Pia Gullini. Une figure prophétique du monachisme italien du xxe siècle, trad. C. Boutin

Maria Augusta Tescari
Biographies - Recenseur : Miriam Moscow

Mère Maria Pia Gullini oc.s.o., abbesse à plusieurs reprises de l’abbaye de Grottaferrata, est née à Vérone en 1892 et décédée à Rome en 1957. D’après les notices bibliographiques, elle est peu connue en dehors de l’ordre cistercien, de son pays natal, éventuellement chez des historiens du mouvement œcuménique. La traduction française du livre publié en italien (2009) par Maria Augusta Tescari, moniale de Vitorchiano, et préfacé par Dom Armand Veilleux, est donc la bienvenue.

Maria Augusta Testari a été longtemps postulateur pour la cause des saints cisterciens : même si elle n’a pas connu la Mère Pia personnellement, elle permet à ses lecteurs d’en faire une amie. Dom Armand Veilleux souligne que la vie de Mère Pia manifeste l’importance des réseaux, des relations d’amitié dans la foi pour la vie de l’Église. Mère Pia, elle-même introduite par une connaissance au mouvement de prière pour l’unité des chrétiens, a accompagné plusieurs de ses sœurs qui ont offert leur vie pour que « tous soient un ». L’une, Maria Gabriella Sagheddu, a été béatifiée par saint Jean-Paul ii en 1983.On n’est pas chrétien tout seul.

Mère Maria Pia était une personnalité riche, peu banale. Sa vie monastique ne fut pas un long fleuve tranquille : entrée à Laval en France, appelée en Italie pour soutenir le monastère de Grottaferrata où elle a été abbesse à plusieurs reprises, contrainte de démissionner par deux fois, partie en exil en Suisse avant d’être rappelée peu avant sa mort d’une leucémie. L’A. manifeste une finesse extraordinaire quand elle présente des faits douloureux, faisant une relecture lucide, mais aussi sans arrogance, avec le recul de 60 ans.

En quoi que la mère Pia était-elle une figure prophétique ? Prophétique ne veut pas dire avant-gardiste. Maria Augusta Tescari insiste sur le fait que la mère Pia s’est sanctifiée à l’intérieur d’une vie religieuse d’avant le concile, qu’elle a aimée et n’a pas remise en question. Mais elle était amoureuse du Seigneur Jésus, de la vie monastique et de la spiritualité cistercienne. Elle aimait l’Église et son ordre, même quand elle souffrait par l’intermédiaire de ses membres, avec un amour lucide et serein. Qu’elle devienne un phare pour nous tous ! — M. Moscow r.a.

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