Coadjuteur de Strasbourg au moment de la convocation du concile
Vatican II, Mgr Elchinger se fit remarquer par la qualité de sa
participation, notamment dans les sujets touchant à l'oecuménisme
et les rapports avec le judaïsme, ou encore par sa demande de
réhabilitation de Galilée. Pour étudier cette participation, l'A. a
opté pour une approche en trois temps. Tout d'abord «ce qui a été
dit»: y sont présentés le contenu des interventions du prélat, leur
théologie sous-jacente, ainsi que les influences concrètes qui
l'ont guidé, en particulier l'aide de certains théologiens tels
Congar, Liégé, etc. Dans un second temps, l'A. repère «ce qui a été
entendu» de l'action de l'évêque et répercuté dans différents
moyens de diffusion, comme les grands commentaires de la collection
«Unam Sanctam», les trois volumes du Lexikon für Theologie und
Kirche consacré au Concile, les chroniques ou encore les
journaux personnels de certains participants. Enfin, «ce qui a été
retenu»: ici est exposée, avec le recul du temps, l'action de
l'évêque telle qu'il la monnaya dans ses propres écrits, telle
qu'elle est abordée dans la grande histoire écrite par le groupe
d'historiens dirigée par G. Alberigo, ou encore telle qu'elle est
remémorée dans les témoignages relativement éloignés des faits de
la part de participants, comme Mgr Vilnet, et également par
certains souvenirs de Mgr Elchinger lui-même.
Voilà donc un ouvrage qui bien sûr ouvre la perspective d'une
biographie qui couvrirait toute la vie du prélat. En même temps, il
est intéressant car il permet aussi d'entrer, par le biais de ce
que vécut alors une personnalité bien déterminée, dans la richesse
du concile. - B. Joassart sj