Voilà un titre qui exprime bien la visée de l'ouvrage. L'A.,
professeur à la Kirchliche Hochschule Bethel de Bielefeld,
excellent connaisseur de Paul et de sa théologie, A. de livres
remarquables sur l'histoire du christianisme naissant, dont Le
christianisme à l'école de la diversité (Poliez-le-Grand, 2005) et
d'une Théologie du Nouveau Testament (Labor et Fides, 2001) adopte
le genre de l'autobiographie rapportée. Il fait parler Paul dans un
langage moderne qui n'utilise pas les expressions techniques des
épîtres: l'éditeur ne serait autre que Timothée, le disciple
bien-aimé. C'est un tour de force qu'il faut saluer, tout en
concédant que la tournure en « Je », que Paul utilise
parfois aussi dans ses lettres, devient parfois lassante, en
donnant de l'apôtre une image un peu trop envahissante. Mais le
langage «passe» bien et plaît à nos contemporains. Le portrait de
Paul est saisissant de vie, plus expressif que celui que trace J.
Murphy O'Connor (Histoire de Paul de Tarse, Cerf, 2004). Le livre
se lit comme un roman, mais l'A. n'invente rien: il reprend tout
aux lettres de Paul, compte tenu d'une mise en scène dont le
lecteur n'est pas dupe. Pareille entreprise ne pouvait être
réalisée que par un familier de Paul, ce qu'est l'A. de manière
éminente.
Pour les lecteurs qui ne connaissent pas Paul, se défient de lui ou
le trouvent compliqué, c'est une excellente prise de contact. Pour
ceux qui le fréquentent volontiers, c'est un rappel salutaire et
une mise en situation de ses lettres. Merci à l'A. de cette
brillante contribution à une meilleure information sur «l'apôtre
des nations». - J. Radermakers sj