Nommer Dieu. L’itinerario filosofico e teologico di Paul Ricœur e la sua pertinenza per gli studi trinitari

Saul Tambini
Théologie - Recenseur : Matthieu Bernard

Cet ouvrage est le fruit d’une recherche doctorale menée à l’Antonianum de Rome. De nombreux travaux avaient déjà montré l’intérêt de l’œuvre ricœurienne pour l’exégèse et la théologie biblique, la théologie fondamentale ou la théologie morale. L’originalité de cette étude est d’examiner les ressources que le philosophe français offre à la théologie dogmatique, notamment pour l’investigation du dogme trinitaire.

L’introduction formule deux affirmations qui ne vont pas de soi et seront plus amplement étayées dans les premiers chapitres : premièrement, l’A. reconnaît l’existence d’une « métaphysique ricœurienne », distincte de l’onto-théologie et comprenant, dans une filiation aristotélicienne, l’être comme acte ou « affirmation vivante », « puissance d’exister et de faire exister ». Deuxièmement, malgré le plaidoyer de Ricœur pour l’autonomie de la philosophie, on peut reconnaître en lui un théologien ou, pour le moins, une ressource pour la théologie, grâce à sa conviction que la parole de l’homme est précédée par la Parole de Dieu.

Les deux premiers chapitres retracent l’itinéraire philosophique de Ricœur, tandis que le troisième souligne la pertinence théologique des analyses herméneutiques de la Révélation et du témoignage. Tout cet ensemble, bien documenté, reste toutefois préalable, voire un peu extérieur à la thèse elle-même, qui commence réellement avec le quatrième chapitre.

Celui-ci consiste en une exposition de textes de Ricœur. L’anthropologie théologique du « sujet convoqué » prépare l’examen des textes développant, de diverses manières, l’affirmation « qu’une authentique pensée spéculative est déjà impliquée dans la nomination de Dieu » (« D’un testament à l’autre », in Lectures 3, p. 364). Car le Nom de Dieu (Ex 3,14) est le symbole des symboles qui « donne à penser » la dialectique de l’omnipotence et de la « toute-faiblesse ». La nomination de la « paternité » assume la contingence et la mort. Le dialogue entre les deux « noms » d’Ex 3,14 et 1 Jn 4,16 suggère une christologie de l’amour comme abandon de soi à un autre. L’Esprit est à la fois force unifiante et principe qui se diffuse en des figures multiples ; il suscite le témoignage et l’attestation.

Les chap. 5 et 6 présentent la réception de la pensée de Ricœur dans le champ théologique et, plus spécifiquement, trinitaire, l’A. mentionnant entre autres Gesché, Theobald et Werbick, Tracy et Bertuletti.

Les exposés sont clairs et didactiques, mais de brèves conclusions en fin de chapitre auraient peut-être permis de mieux désigner l’apport du chapitre à la recherche entreprise. Les citations de Ricœur, nombreuses et apportées à bon escient, sont données dans leur langue originale, ce qui facilitera la tâche du lecteur francophone. — M. Bernard

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