Initié à saint Augustin par le P. Bevilacqua, J.B. Montini s'était confectionné un fichier «aide-mémoire» de citations augustiniennes qu'il avait classées lui-même thématiquement. Les éditeurs publient ces 426 fiches en indiquant, pour la plupart, les contextes littéraires dans lesquels Paul VI utilisa ces citations: édition autographe des oeuvres de Montini, discours et écrits milanais et enseignements pontificaux (1955-1978). Les références sont surtout reprises de Migne et constituent un florilège des formules augustiniennes les plus connues du docteur de la grâce, regroupées en 51 thèmes, d'Augustin à virginité, en passant par corps mystique, laïcs, paix, vie… On y trouve quelques perles, comme cette évocation du phénomène hippie (p. 177) commenté par une citation des Ennarationes in psalmos (32,2,1,7): «Votre chevelure est mal arrangée, dit un homme austère à un jeune impudique, ces frisures sont indécentes…», ou l'utilisation des Confessions (1,1,1: «Fecisti nos ad te…») pour réagir au premier pas de l'homme sur la lune (p. 76).
On remarquera aussi la présence de personnalités théologiques présentées comme sources de connaissance de la théologie augustinienne chez Paul VI: Lubac, Lagrange, Rousselot, Journet, Chenu… Cet ouvrage sera enfin utile aux historiens du Concile Vatican II, car nombre de ses textes furent commentés ou présentés par Paul VI. Ainsi à propos de la langue vernaculaire dans la liturgie, qui est «faite pour l'homme, et non l'homme pour la liturgie» (discours prononcé le 22 oct. 1962), Montini reprend-il En. Ps. 138,20: «Il vaut mieux être repris par les grammairiens que ne pas être compris par le peuple» (cf. p. 206). - A.Ms